B IZARRE maladie que celle des « côtes serrées », responsable d'un gonflement du tronc chez les enfants, maladie courante chez les Manouches, mais dont on ne trouve pas trace dans la médecine officielle. Selon la description des gens du voyage, « c'est un bébé qui a mal au ventre et son ventre devient beaucoup dur. Les médecins ne trouvent pas ce que c'est ». Dans une étude exploratoire des représentations de la maladie et de la guérison chez les Manouches, le Dr Annie Kovacs-Bosch montre que, chez les gens du voyage, l'appel à la médecine officielle est associé aux ressources et valeurs traditionnelles.
Comment les Manush' soignent-ils l'enfant ? Ils le déshabillent, prennent un petit verre d'huile, trempent deux doigts dedans et massent le tronc avec les pouces en descendant sur les flancs. « Ils font des prières au ventre », raconte une Manouche. Ils croisent ensuite au niveau du dos un membre supérieur avec le membre inférieur qui lui est opposé. Et ce, trois fois par jour, matin, midi et soir : « Le soir, il est guéri carrément. »
Cette étude est extraite de la revue « Etudes tsiganes », dont un numéro est consacré à la santé des tsiganes (1). Un ouvrage qui doit permettre, selon son éditeur, de « s'interroger sur la santé des communautés tsiganes, sur des interventions qui ne tiennent pas toujours compte des difficultés d'intégration sociale ou de la diversité des conduites familiales, sur les nouvelles pratiques à inventer pour favoriser un meilleur accès à la santé ».
Pathologies urbaines et sociales, stress du voyage, accidents corporels dus à l'habitat en caravane, intoxications liées au maniement des métaux, etc., face à ces risques, les politiques sanitaires offrent-elles des réponses adaptées ?
La revue donne, par ailleurs, carte blanche au photographe Gilles Guardiola pour un reportage photos sur les Roms du Kosovo.
(1) Etudes tsiganes, 59, rue de l'Ourcq, 75019 Paris. Tél. 01.40.35.12.17.
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