La réhospitalisation de l’infirmière britannique pose la question de la réactivation d’Ebola

Publié le 09/10/2015

Crédit photo : EYE OF SCIENCE/PHANIE

L'infirmière britannique Pauline Cafferkey, qui avait été contaminée puis guérie du virus Ebola en janvier, a été admise vendredi au Royal Free Hospital de Londres en raison d'une "complication tardive inhabituelle", a annoncé l'agence gouvernementale de santé (PHE). "Elle a été transportée dans un avion militaire sous la supervision d'experts. Elle va maintenant être traitée dans une unité d'isolement", a expliqué Paul Cosford, directeur médical de Public Health England (PHE).

L'infirmière de 39 ans avait été testée positive à Ebola fin décembre 2014, après être rentrée d'une mission en Sierra Leone où elle travaillait pour l'ONG Save the Children au centre médical britannique de Kerry Town. Elle n'avait pu recevoir le médicament expérimental ZMapp et avait accepté à la place de recevoir un traitement antiviral expérimental et du plasma sanguin prélevé sur une personne ayant survécu au virus Ebola. Elle avait été déclarée "complètement rétablie" le 24 janvier 2015.

"Les autorités sanitaires écossaises vont suivre un petit nombre de personnes ayant été en contact étroit avec Pauline par mesure de précaution", a indiqué Mr. Cosford. "Il est important de se souvenir que le virus Ebola peut seulement être transmis par contact direct avec le sang ou des fluides corporels d'une personne infectée pendant qu'elle présente des symptômes", a-t-il ajouté, précisant que le risque pour le public restait "faible". "C'est seulement le deuxième cas de réactivation d'Ebola, le second étant un survivant dont l'oeil est passé de bleu à vert à cause d'une infection persistante", a indiqué le Docteur Ben Neuman, de l'Université de Reading.

Au-delà de ces deux cas, la crainte d’une reprise de l’épidémie en Afrique de l’ouest se pose, alors même que l’OMS a annoncé mercredi qu'aucun nouveau cas d'Ebola n'avait été confirmé la semaine dernière, une première depuis mars 2014. "Le virus Ebola peut occasionnellement persister pendant quelques mois dans certains tissus chez les survivants. Le risque de transmission par ces individus semble très bas mais, avec tant de survivants en Afrique de l'Ouest, il y a un risque que de nouvelles épidémies se déclenchent", a estimé le professeur John Edmunds, de la London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM)."C'est pourquoi les autorités doivent rester très vigilantes", a-t-il préconisé.


Source : lequotidiendumedecin.fr