Dans la sclérose en plaques en phase secondaire

La simvastatine à haute dose ralentit la progression de l’atrophie cérébrale

Publié le 20/03/2014
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Crédit photo : MediaforMedical

Sept essais randomisés ont déjà été menés dans la SEP pour tester les effets pléiotropes des statines, effet anti-inflammatoire, neuromodulateur et neuroprotecteur. Un essai mené en ouvert et publié en 2004 montrait chez 28 patients traités par simvastatine 80 mg/j une réduction du nombre et du volume des lésions à l’IRM.

L’étude MS-STAT conduite par Jeremy Chataway publiée dans le NEJM, est la première randomisée contre placebo.

Cent-quarante atteints de SEP aux caractéristiques similaires, ont été assignés pour moitié à 80 mg de simvastatine par jour, ou à un placebo. Les patients étaient âgés de 18 à 65 ans, le score EDSS était compris entre 4 et 6,5 et tous entraient dans la deuxième phase de la maladie. Les patients étaient exclus dès lors qu’ils avaient présenté une rechute, qu’ils avaient été traités par corticoïdes, dans les 3 mois précédant le screening ou qu’ils avaient reçu un immunomodulateur dans les 6 mois.

Entre 0 et 25 mois

En intention de traiter, le taux médian annualisé d’atrophie cérébrale était plus faible dans le groupe assigné à la statine, de 0,288 %, comparativement au groupe placebo pour lequel le taux était de 0,584 %, soit une réduction de risque de 43 % entre les deux groupes. Cette différence d’évolution est observée sur les 3 périodes d’observation de l’essai, entre 0 et 12 mois, entre 12 et 25 mois et entre 0 et 25 mois.

Les auteurs notent également une amélioration des critères secondaires de l’étude, à savoir l’évaluation clinique faite par les médecins (échelle d’évaluation du handicap, EDSS) et l’autoévaluation clinique des patients (MSIS-29), témoignant l’un et l’autre d’un effet sur la progression de la maladie. Les effets secondaires bénins ou sévères n’étaient pas significativement différents entre les deux groupes.

Dans la sclérose en plaques, l’atrophie cérébrale a été reconnue comme un marqueur possible du handicap et quelques études avec les immunomodulateurs ont démontré leur capacité à réduire ce paramètre.

Les auteurs concluent que la statine dosée à 80 mg pourrait être proposée à la phase d’état de la maladie, pour laquelle il n’existe actuellement aucun traitement efficace. Un essai de phase 3 est d’ores et déjà programmé.

The Lancet, 19 mars , en ligne

Dr Anne Teyssédou

Source : Le Quotidien du Médecin: 9311