Après la proposition d'Éric Ruf à la Comédie-Française au printemps dernier baroque et flamboyante, Claudia Stavisky, directrice du théâtre des Célestins (Lyon), propose une version plus épurée de ce chef-d’œuvre du théâtre du XXe siècle. Philippe Torreton qui incarne le savant italien porte tout au long la pièce. Ici agit un homme avec toutes ses contradictions. Faut-il mourir pour ses idées ou plutôt accepter de se soumettre à l'autorité quitte à poursuivre son activité de manière souterraine ? De quel droit peut-on juger ceux qui renoncent à la vérité et optent alors pour le plaisir de vivre ? Pourquoi la science serait-elle austère ? Est-on malhonnête lorsque l'on vole l'invention d'un autre pour faire avancer la science mais aussi pour son profit personnel ? Un savant peut-il être autre chose qu'un saint ? Autant de questions agitées par le personnage joué par Philippe Torreton, moins jouisseur ou démon qu'Hervé Pierre dans son interprétation au Théâtre-Français mais plus possédé, happé par ces questions qui trouvent dans les mots de Brecht des réponses. La dernière scène est ici bouleversante. Bref, loin des caricatures et des idées reçues autour de l'œuvre du dramaturge allemand, cette vie-là fait voler le spectateur au-dessus (au-delà) du quotidien.
Théâtre la Scala, Paris, jusqu'au 9 octobre. Avant une tournée en France.
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