Silvia Avallone, jeune écrivaine italienne de 34 ans, se revendique l'héritière d'Elsa Morante et se sent proche d'Elsa Ferrante et de Roberto Saviano. Comme elle le dit elle-même, ses héroïnes n'acceptent jamais leur passé sur lequel ont pesé les fautes des autres (parents, société). Elles sont en guerre. Elles se sentent en défaut et imparfaites. C'est pour cela qu'elles ont la force de se mesurer à ce qui fait mal. Dans son dernier roman La vie parfaite, le décor est celui des Lombriconi, ces immeubles énormes où survivent les pauvres de Bologne. Et où les bourgeois du centre ville ne viennent jamais. La douleur, la fragilité, la frustation sont omniprésentes. Adèle, 17 ans, est enceinte d'un jeune freluquet dealer de drogue. Dans un désespoir profond et sans aucun soutien, ni même de sa mère qui galère pour travailler, va-t-elle être obligée d'abandonner son enfant sous X ? Dans le même temps, Doria et Fabio, un couple de trentenaires, rament depuis des années de procréation médicale assistée pour avoir un bébé. Les planètes vont-elles s'aligner pour que l'enfant soit adopté par eux ? Pour Silvia Avalone, adepte de Gramsci, la lecture est un sport de combat, un acte politique, moral et citoyen qui puise aux racines de l'Histoire. Chacun de ses personnages en est une émanation bienveillante, quelle que soit sa souffrance. Un livre coup de poing.
La vie parfaite, Silvia Avallone, éditions Liana Lévi, 400 pages, 22 euros.
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