Ne vous laissez pas rebuter par l’affiche qui n’a rien d’attrayant (une bouche devant un micro !), ou par le titre, peu engageant : Le Discours d’un roi. Car voilà bien un des meilleurs films de ce début d’année. D’abord, il raconte une histoire vraie : celle de George VI, père de l’actuelle reine Elizabeth. Timide, maladroit, devenu roi d’Angleterre malgré lui (suite à l’abdication soudaine de son frère aîné Edouard VIII) il était affligé d’un handicap épouvantable : celui de bégayer dès qu’il prenait la parole en public. Le film commence par une de ses plus grandes humiliations, son discours bredouillant au stade de Wimbledon, face à des milliers de spectateurs embarrassés.
Mais une épreuve plus grande encore l’attend : il doit faire son premier discours de guerre, en direct, à la radio, un outil que maîtrisent parfaitement ses deux ennemis, Hitler et Mussolini, qui galvanisent alors les foules… Comment, dans un moment aussi dramatique, s’adresser aux cinquante-huit pays de l’Empire britannique, soit un quart de la population mondiale, quand on bégaye atrocement ?
Soutenu par sa femme, George VI consulte un thérapeute du langage aux méthodes peu orthodoxes (Geoffrey Rush, irrésistible). Le film de Tom Hooper retrace leurs séances de travail et suit pas à pas l’évolution de leurs relations tumultueuses. Comment, en effet, se comporter avec son roi dans l’intimité, quand on le rencontre presque quotidiennement, qu’on doit le brusquer, le contredire ? Le face à face est à la fois drôle et passionnant. Et très émouvant, surtout dans la scène finale, que tout spectateur aura envie, comme la cour d’Angleterre, d’applaudir à tout rompre ! Colin Firth, formidable George VI, a déjà reçu un Golden Globe et il est bien parti pour les oscars…
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