Le Dr Paul Frappé, jeune médecin généraliste stéphanois de 40 ans et maître de conférences, vient d’être élu président du Collège de la médecine générale. Il achèvera le mandat du Pr Pierre Louis Druais, fondateur du Collège, démissionnaire pour assurer la vice-présidence de la Commission Recommandations, pertinence, parcours et indicateurs de la HAS. Quelques heures à peine après son élection, Paul Frappé confie au Généraliste son ambition de continuer à « fédérer sans les uniformiser » toutes les composantes de la médecine générale.
Le Généraliste - Pourquoi un jeune généraliste de 40 ans a envie de postuler à la présidence du Collège ?
Dr Paul Frappé - Le Collège est un outil formidable de promotion de la discipline. Il est là pour fédérer les différentes structures de la médecine générale (sociétés savantes, syndicats et associations, N.D.L.R.) sans les uniformiser. Et c’est justement cette orientation que je souhaite poursuivre. C’est un enjeu de taille de garder la diversité des expressions de la profession. L’enjeu pour la génération actuelle et les prochaines est de garder cette diversité. C’est un gage de bonne santé.
Plus personnellement, je bosse à la passion, je me sens incapable de travailler autrement ou du moins, pas longtemps. J’ai besoin de faire des choses auxquelles je crois et où je me sens utile.
N’est-il pas difficile de succéder au Pr Druais, une personnalité emblématique de la médecine générale ?
Dr P.F. - Il faut sans doute être un peu inconscient pour passer après Pierre Louis, figure historique du Collège. Il a réussi l’exploit de fédérer des points de vue et des personnalités radicalement différentes au sein du Collège, mais ayant toutes l’avenir de la discipline chevillé au corps. Aujourd'hui, le Collège doit quelque part couper un peu le cordon, et l’enjeu est de garder la stabilité et la cohésion entre toutes les structures qui le composent, afin de l’inscrire dans la pérennité. J'ai la chance que ma candidature ait été acceptée par l'ensemble conseil d’administration du Collège, s'appuyant sans doute sur mon parcours au sein des structures du Collège et de son congrès annuel.
D’où vous vient cette volonté de vous impliquer pour la spécialité de la médecine générale ?
Dr P.F. - Mon engagement pour la médecine générale remonte à mes premières années d’interne avec l’Isnar-Img (Intersyndicale des internes de médecine générale). C'est là que je crois avoir réellement découvert ce qu’était la discipline. Mon implication à FayrGP, l’association de jeunes chercheurs en médecine générale, a achevé de me convaincre. Je me suis beaucoup reconnu dans la production de travaux de recherche et d’échanges entre internes et jeunes médecins, un véritable carrefour d’informations pour aider à mieux comprendre les enjeux de notre spécialité. Et du coup, des portes se sont ouvertes avec les membres des autres structures, celles du Collège notamment.
Quels sont les premiers dossiers sur lesquels vous travaillerez ?
Dr P.F. - J’ai été élu pour terminer le mandat de Pierre-Louis Druais. Une prochaine élection se déroulera en décembre prochain avec la constitution d’un nouveau bureau. D’ici-là, deux gros dossiers nous attendent : la demande de reconnaissance comme Conseil National Professionnel pour la discipline et la pérennisation des différentes bases de données qui se développent au sein du Collège. En parallèle, Le Collège va poursuivre sa participation aux groupes de travail avec les institutions, l’organisation de ses « Régionales » – journées d'échanges jalonnées sur l'année et sur le territoire —, et bien sûr de son congrès qui arrive bientôt à Paris du 4 au 6 avril. Les chantiers ne manquent pas !
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