Brandi à chaque occasion, c’était l’un des principaux arguments de campagne des partisans de la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne. En votant favorablement pour le Brexit, les Britanniques n’auraient plus à verser, chaque semaine, 350 millions de livres sterling à l’UE. La somme équivalent à près de 434 millions d’euros pourrait ainsi être redirigée vers le service public de santé (national health service), le NHS étant l’une des priorités de la population...
Mais à peine la victoire des « pro brexit » connue, Nigel Farage est revenu sur cet engagement. Intervenant à la télévision vendredi matin, le leader du UKIP, parti d’extrême droite qui a milité pour le Brexit, n’a pas garanti que ces 350 millions d’euros iraient effectivement au NHS. « Je ne ferai jamais cette promesse. C’était l’une des erreurs qu’a commises le camp du ‘out’ », a-t-il confié aux deux journalistes qui l’interrogeaient.
Reprochant au camp du "Volte leave" une série de "mensonges" à propos du NHS, une députée conservatrice avait décidé, au début du mois, de rejoindre celui favorable au maintien de l'île dans l’UE. Au-delà des approximations sur les chiffres –la contribution hebdomadaire du Royaume-Uni au budget de l’UE étant plus proche de 136 millions de livres (174 millions d’euros), Sarah Wollaston estimait qu’une sortie de son pays de l’Europe créerait un choc économique qui affecterait justement le NHS. Et de conclure que « notre service national de santé et notre recherche seront davantage protégés dans l’UE ».
Note to 'leavers' who take over in Govt, as @CommonsHealth chair I will be asking when & how this pledge is honoured pic.twitter.com/vLLgQB39r0
— Sarah Wollaston MP (@sarahwollaston) 24 juin 2016
Le dernier revirement de Nigel Farage ne va pas redorer son image auprès des professionnels de santé. « Je pense que les médecins se trompent sur la cigarette », a ainsi affirmé la semaine dernière cet imperturbable fumeur, à qui sa femme reproche de trop boire et trop fumer. Proposant aussi d’interdire l’entrée des malades du sida au Royaume-Uni, le quinquagénaire s’est vu écarter de la campagne officielle pour le Brexit.
Où va déménager l'Agence du médicament ?
Un problème ce couverture maladie pourrait se poser aussi pour les britanniques expatriés dans l'UE. En France par exemple, ils bénéficiaient jusque-là du système médical national mais payé par la Santé publique britannique en vertu d'un accord bilatéral.
Autre conséquence du Brexit sur les institutions de santé : l'Agence européenne des médicaments (European Medicines Agency, EMA), dont le siège est à Londres, va devoir faire ses valises. Et déjà, cette perspective aiguise les appétits. L'Italie a "toutes les cartes en mains" après le Brexit pour accueillir, affirme vendredi le président des industries pharmaceutiques italiennes, Massimo Scaccabarozzi. Le départ du Royaume-Uni de l'Union européenne aura "des conséquences dans le secteur pharmaceutique: il est donc nécessaire qu'elles soient rapidement analysées afin de prendre des mesures adéquates, tout en maintenant le patient au centre du processus", ajoute le communiqué. Plusieurs facteurs, précise Massimo Scaccabarozzi, jouent en faveur de l'Italie comme futur siège de l'EMA, l'industrie pharmaceutique italienne étant d'ores et déjà une réalité "de premier plan en Europe". "C'est pourquoi je demande aux institutions de l'UE que le nouveau siège de l'EMA soit dans notre pays", conclut-il.
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