Le pourcentage des femmes fumeuses en âge de procréer reste préoccupant

Créées en 2000, les Rencontres nationales « Femmes et addictions » connaissent, chaque année, un vif succès et réunissent près de 150 spécialistes de toute la France afin de mettre en avant les spécificités de l'addiction au féminin à l'adolescence et pendant la grossesse.

Deux jours d'exposés, de débats et tables rondes vont évoquer en détail les risques liés aux addictions chez les femmes, pendant, avant ou après la grossesse : retards de croissance intra-utérins, risque de fausse couche, risque accru de mort subite du nourrisson ou de troubles respiratoires parfois très graves pendant la première enfance… Ces journées permettent également de favoriser les échanges et les réflexions sur la prévention et les soins à apporter à ces jeunes femmes qui se trouvent en période de grande vulnérabilité. Un état des lieux sera fait afin de s'interroger sur la façon de les prendre en charge et de faire évoluer les pratiques.

Tabac, alcool, cannabis souvent associés

Le pourcentage des femmes fumeuses en âge d'avoir des enfants est préoccupant : un tiers des femmes fument avant d'être enceintes et environ 20 % pendant leur grossesse. Cette situation est très alarmante. Il faut responsabiliser les femmes vis-à-vis de leur santé et de celle de l'enfant à naître. L'abstinence doit être totale pendant la grossesse. D'importants progrès dans la lutte contre le tabagisme ont déjà été faits (remboursement des substituts nicotiniques…) mais il faut continuer d'informer et de dépister les femmes enceintes fumeuses. « Les consommations de tabac, d'alcool et de cannabis sont souvent liées et entraînent des comportements sexuels à risque avec des conséquences dramatiques (grossesses non désirées, infections sexuelles transmissibles…), souligne le Pr Delcroix. Il existe également des addictions aux vidéos pornographiques et avec internet, il n'y a plus de frontière… » De nombreux exposés mettront également en évidence les liens entre addiction et psychisme. Les femmes dépressives sont plus nombreuses à fumer, boire ou avoir un comportement alimentaire déviant. « Environ 35 % des adolescentes sont en surpoids. Environ 60 % ont un IMC normal mais 80 % d'entre elles se trouvent trop grosses… », précise le Pr Delcroix. Des tables rondes permettront d'évoquer les réponses pouvant être apportées par les institutions et professionnels de santé afin de promouvoir la santé (et la santé mentale) chez ces femmes exposées aux addictions dès l'adolescence.