Par une lettre de saisine de la DGS, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) s’est vu confier en juillet 2016 le pilotage du futur PNNS (Programme national nutrition santé) 2017-2021. Il publie ce jour son rapport en faveur d’une politique « à la hauteur des enjeux de santé publique en France ». À savoir permettre l’accès à des aliments de meilleure qualité nutritionnelle - quitte à user de mesures réglementaires - et mener des actions prioritaires en direction des enfants.
En un mot, le « manger bouger » aura vécu. Partant de l’analyse des trois PNNS qui se sont succédés depuis 2001, le HCSP pointe « les limites des stratégies fondées exclusivement sur les déterminants individuels des comportements alimentaires et d’activité physique. Ces stratégies s’appuyaient principalement sur la communication nutritionnelle, et des approches purement incitatives. »
L'influence des facteurs extérieurs
Selon ces experts, la communication et l’éducation nutritionnelle des populations sont primordiales mais insuffisantes. Elles n’agissent notamment pas sur les inégalités sociales de santé en nutrition, « voire sont susceptibles de les aggraver ». Si les consommations alimentaires ou la pratique d’activité physique relèvent d’un choix personnel, « ce choix est influencé par divers facteurs extérieurs à l’individu selon un schéma causal complexe ».
Cap sur les populations défavorisées et les enfants
Ainsi, le Haut Conseil priorise deux axes d’intervention. La première est « la stratégie dite d’universalisme proportionné », avec des mesures visant la population générale doublées d’interventions spécifiques sur les populations les plus défavorisées. Il s’agit d’encourager les comportements alimentaires et d’activité physique favorables en modifiant l’environnement des personnes.
La seconde se concentre sur les enfants « car c’est dans cette période de la vie que se forment le goût, le rapport à l’alimentation et l’exercice physique et que se construit la santé des adultes ». Le HCSP préconise de nouvelles voies, y compris fiscales et réglementaires, pour accélérer l’amélioration de la qualité nutritionnelle de l’offre alimentaire. Il préconise aussi de réduire la pression marketing incitant à consommer des aliments de moins bonne qualité nutritionnelle, notamment pour les populations les plus jeunes. La même approche est soutenue pour la promotion de l’activité physique.
Aussi, le Haut Conseil recommande d’améliorer la prise en charge financière des pathologies nutritionnelles « pour éviter que le système de soins contribue lui aussi à creuser les inégalités », et préconise une régulation du recours à la chirurgie bariatrique.
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