L E transfert horizontal de gènes (THG) d'une espèce à l'autre est considéré depuis longtemps comme un potentiel d'enrichissement du génome et une force évolutive.
L'utilisation de méthodes fondées sur une analyse phylogénétique ainsi que la publication de la séquence du génome humain amènent des chercheurs de GlaxoSmithKline et Bioinformatics à soulever une autre hypothèse.
De fait, l'examen des séquences du génome des bactéries a révélé la présence de gènes présentant des similitudes avec des organismes lointains. On a déterminé que des protéines humaines peuvent avoir suffisamment de similitudes avec des séquences présentées par des invertébrés pour qu'on puisse les supposer acquises par THG. Dans la plupart des organismes multicellulaires, ce type de fixation génétique peut se produire uniquement au niveau des cellules germinales. Aussi est-il apparu surprenant que la publication du génome humain ait fait apparaître 113 THG entre des bactéries (procaryote) et des vertébrés, sans qu'il n'existe apparemment d'intermédiaire (un invertébré eucaryote).
L'analyse phylogénétique de 28 gènes
L'équipe de Michael Stanhope et coll. (Collegeville, Etats-Unis) s'est attachée à faire l'analyse phylogénétique de 28 gènes qui font figure d'exemples de THG entre des bactéries et des vertébrés, et dont la présence a été confirmée chez l'homme par PCR.
Les résultats indiquent que les gènes du THG sont représentés chez des organismes eucaryotes les plus anciennement dérivés : la plupart des séquences sont trouvées sur les bases de données des séquences exprimées des invertébrés. Leur présence chez l'homme peut donc s'expliquer par une transmission à travers un ancêtre commun et non par THG.
Dans cette analyse, si la transmission directe bactérie-vertébré ne peut être rejetée, il n'existe pas non plus assez d'arguments permettant d'adopter cette hypothèse, soulignent les auteurs.
« Nature », vol. 411, 21 juin 2001, pp. 940-944.
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