Sclérose en plaques

L’efficacité de Lemtrada maintenue à 4 ans

Publié le 22/09/2014
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Crédit photo : PHANIE

L’alemtuzumab (Lemtrada) est un monoclonal qui vise la protéine CD52 présente sur les lymphocytes B et T et qui entraîne une déplétion en ces cellules qui sont accusées des lésions spécifiques de la sclérose en plaques (SEP). A cet effet anti-inflammatoire aigu succède une phase de repopulation des lymphocytes B et T, ce qui aboutit à un rééquilibrage du système immunitaire, laissant espérer un ralentissement de l’activité de la SEP.

Des espoirs qui doivent être confirmés par des essais cliniques, en particulier dans les formes échappant au traitement standard, objectif des études pivot Care-MS I et II qui ont comparé l’alemtuzumab (cycle de 5 jours de perfusions apportant 12 mg/j) et l’interferon beta-1a, pendant 2 ans (581 patients et 840 patients). Dans la première étude les malades n’avaient pas reçu antérieurement de traitement (en dehors des stéroïdes) alors que dans la seconde ils avaient présenté une rechute sous traitement.

Au terme de ces essais, il apparaît que Lemtrada réduit significativement le taux annuel de rechutes, en particulier chez les patients présentant une forme initialement très active de la maladie et après échec du traitement standard. Toutefois, la progression du handicap n’est significativement ralentie que dans Care-MS II.

Résultats concluants à 4 ans

Plus de 90 % des patients traités par Lemtrada ont été inclus dans l’étude de prolongation. A noter qu’au cours de ces deux ans de suivi, environ 70 % des patients n’ont pas reçu de nouveau cycle de traitement.

Les taux annualisés de rechute sont, respectivement de 0,14 et 0,23 à la quatrième année, ce qui est comparable aux taux observés lors des études pivot. On note une amélioration ou une stabilisation des lésions IRM et de la qualité de vie.

Surtout, le score de handicap, évalué par le score EDSS, est amélioré ou stabilisé pour 74 % et 66 % des patients. (83 % et 76 % des malades ne présentaient pas d’aggravation du handicap à 6 mois).

Profil de tolérance confirmé

Cette période de suivi n’a pas apporté de nouveautés en terme de tolérance. Les effets indésirables les plus fréquents sont les réactions liées à la perfusion, des infections et des maladies auto-immunes (thrombocytopénies (2 %) contrôlées par traitement et hypothyroïdies (10 %), elles aussi contrôlées par traitement). Le seul décès imputable au traitement était dû à une septicémie.

Une alternative intéressante

Lemtrada a déjà été approuvé par l’EMEA et est commercialisé dans plusieurs pays européens, la France semblant attendre la décision de la FDA, prévue à la fin de l’année.

Mais d’ores et déjà Lemtrada apparait comme une alternative très intéressante compte-tenu de son efficacité, de son mode d’administration original et peu contraignant dans la vie quotidienne et de son profil de tolérance, en comparaison avec les traitements actuellement disponibles, notamment pour traiter les formes très actives de la SEP (primitivement ou secondairement).

Dr Alain Marié

Source : Le Quotidien du Médecin: 9350