Les COREVIH en PACA

Publié le 26/11/2007
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D'ICI À LA FIN de 2008, les COREVIH (Coordination Régionale de lutte contre le VIH) auront remplacé les CISIH (Centres d'information et de soins de l'immunodéficience humaine), qui avaient été créés en 1988 dans un contexte d'urgence épidémiologique.

En Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), c'est chose faite : les CISIH de Marseille et de Nice ont évolué en deux COREVIH, l'un pour l'ouest de la région (Bouches-du-Rhône, départements alpins, Vaucluse, ouest du Var et Corse), qui siège au CHU de Marseille, l'autre pour l'est, au CHU de Nice.

«La principale différence entre les deux structures, explique le Pr Jean-Albert Gastaut, c'est que le CISIH avait été créé à l'hôpital pour des personnes qui devaient se soigner. Ensuite, avec l'évolution de l'épidémie et l'arrivée des trithérapies, il a fallu prendre en charge les personnes d'un point de vue médical, mais aussi social, et prendre en compte les problèmes d'hébergement, les situations de précarité, etc. D'où la place toujours plus grande faite aux associations et la nécessité de coordonner au mieux le travail de tous les acteurs de cette lutte au quotidien.» Les responsables d'association de patients sont ainsi membres de plein droit des comités. En PACA, les chiffres restent inquiétants : «C'est toujours la deuxième région de France la plus touchée, avec 7438cas au 30juin 2006, dont 3000personnes vivantes, des nouveaux cas représentant 7% de la totalité des nouveaux cas en France», indique Jean Chappellet (DRASS).

Et si PACA est une région où l'activité de dépistage est importante, le diagnostic demeure souvent tardif : 38 % des cas concernent des personnes qui ignoraient leur séropositivité avant le stade de la maladie. C'est pourquoi les acteurs de la lutte souhaitent conforter, voire accentuer, le dispositif de prévention et dépistage des personnes, comme l'a souligné le Dr Chantal Vernay-Vaisse. «Cette politique nous a permis de lancer des actions avec les détenus ou d'innover dans la prise en charge des hépatites et ces actions ont ensuite été reprises au niveau national. Mais même si on est un peu moins en retard que l'ensemble de la France, on ne peut s'en satisfaire. Nous devons réfléchir à la démédicalisation de l'acte de dépistage.Les mentalités doivent évoluer pour le proposer autrement. Nous travaillons déjà avec AIDES pour constituer une plate-forme de consultation avec test rapide.» Le dépistage doit pouvoir être proposé tout de suite, assure également AIDES. Une sensibilisation des médecins généralistes est également envisagée. Quant aux autres associations concernées par les COREVIH, elles demandent surtout que les moyens suivent ces effets d'annonce.

> DE NOTRE CORRESPONDANTE HÉLÈNE FOXONET

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8265