Si « Le Généraliste » était paru en juin 1924

Les eaux engrosseuses

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Publié le 26/06/2016
Histoire

Histoire

Une cure aux eaux thermales sulfureuses a souvent l'heureuse influence de favoriser les fécondations humaines.

À Bagnères-de-Luchon, nos confrères ont signalé maints ménages restés longtemps sans enfants, qui, après une saison thermale, ont eu la joie de voir réaliser leur rêve et de conduire à bien l'accouchement d'un enfant.

Dans ces cas-là, il s'agit de femmes leucorrhéiques ou métrorragiques dont les bains, les douches vaginales chaudes, les entéroclyses décongestionnent l'utérus et ses annexes. Cette amélioration utéro-ovarienne facilite la fécondation et la germination : dès lors, la grossesse évolue sans incidents.

En 1820, notre confrère Bidot signalait les propriétés fécondantes des Eaux-Chaudes, appelées en patois aigues caudes. Ces eaux thermales étaient très à la mode dans le Béarn et à la cour d'Henri IV lorsqu'il était roi de Navarre : on les surnommait des eaux emprégnadères ou engrosseuses, parce qu'elles avaient la singulière vertu de favoriser la fécondation.

« Elles paraissent, écrit-il, diminuer l'irritation et le spasme de l'utérus, occasionné par des obstructions de cet organe ou des viscères voisins dont les souffrances se répandent dans toute l'habitude du corps ou signalées par des douleurs aux reins ou des difficultés d'uriner. On a vu des personnes qui ne croyaient pas avoir de gravier en rendre abondamment par l'effet de la douche et bains pris dans la vue de guérir des rhumatismes fixés sur les reins ou les lombes. »

Le repos utérin forcé, comme celui observé pendant la guerre ou pendant un long voyage du mari, le traitement thermal qui décongestionne la sphère utérine, sont des causes favorisantes de fécondation.

Que les femmes stériles, si souvent désireuses de connaître les joies de la maternité, n'oublient donc pas l'action eugénétique des eaux sulfureuses.

(« La Gazette médicale du Centre », 15 avril 1924)


Source : lequotidiendumedecin.fr