Les médecins face à leur propre désir de mort

Publié le 30/06/2016
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Rares sont les écrits sur les médecins désireux de « partir dignement ». Il faut reconnaître à Martin Winckler le courage d’avoir osé aborder ce sujet en 2012 dans son livre « En souvenir d’André » (éditions POL).

Ce roman raconte l’histoire d’Emmanuel, un jeune médecin d’une unité anti-douleur qui aide un confrère, André, à partir dignement, car « quand la douleur est intolérable, personne ne doit la tolérer » et parce qu'« un mourant qui dort, ne demande pas qu’on hâte sa fin ».

Or André est lui-même médecin et a aidé des patients à passer le pas de maladies incurables sans « ressentir de remords ou de culpabilité, au contraire ». Ce cadre donne l’occasion à Martin Winckler de raconter des histoires d’accompagnement humain dans lesquels les médecins « s’ouvrent sans questionner, écoutent sans interrompre, entendent sans bouger. Expliquer. Apaiser. Soulager. »

On ne sait de cet ouvrage si c’est un témoignage ou un roman. Certainement un peu des deux. Il en reste au moins des phrases fortes qui interrogent les médecins sur leur pratique : « Quoi qu’on fasse dans sa vie, on ne peut éviter de souffrir. Mais on peut au moins s’efforcer, du mieux qu'on peut, de ne pas faire souffrir. »

« En souvenir d’André », éditions POL, 2012


Source : Le Quotidien du médecin: 9509