Les médecins spécialistes du SYFMER déplorent l'absence de stratégie nationale de réadaptation

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Publié le 26/10/2018
med physique

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Crédit photo : S. Toubon

Le Syndicat français de médecine physique et de réadaptation (SYFMER) réagit de façon mitigée au plan « Ma santé 2022 » et au futur budget de la Sécu (PLFSS 2019).

La structure, qui représente les spécialistes libéraux et hospitaliers, apprécie l’attention portée « au vieillissement et aux maladies chroniques », la structuration des soins ambulatoires autour de communautés professionnelles territoriales (CPTS), en lien avec les hôpitaux de proximité, ou encore « la recherche de financements incitatifs à la coopération plutôt qu’à la concurrence ».

En revanche, le Dr Jean-Pascal Devailly, président du SYFMER depuis un peu plus d'un an, pousse « un cri d'alarme » face à l’absence de stratégie française pour la réadaptation, malgré l’incitation de l’OMS et de l'ONU dans la convention pour les droits des personnes handicapées. Une inquiétude récemment exprimée lors d'un congrès à Bordeaux. « L’espérance de vie sans incapacité, la réduction des déficiences fonctionnelles et limitations d’activités ne sont pas identifiées comme une priorité de santé publique, déplore le Dr Devailly. Cette lacune engendre des handicaps qu’on pourrait éviter. »

Inégalités

Selon ce médecin, l’analyse des besoins et l’offre de soins de réadaptation ne sont pas coordonnées et les inégalités territoriales sont croissantes. « Il faudrait intégrer l’ensemble des soins de réadaptation dans une couverture sanitaire universelle, propose le spécialiste, médecin hospitalier à Bichat (AP-HP). Par exemple, les soins de kinésithérapie ne sont pas assez remboursés et entraînent parfois un reste à charge important. Ils sont aussi mal répartis, on le voit bien dans le nord de Paris. »

Le syndicat entend promouvoir une stratégie nationale de réadaptation pour coordonner l’ensemble des prestations de réadaptation (médecine, aides techniques, thérapies…) dans une offre de soins graduée au niveau territorial et régional.

Il juge urgent d'enrichir le système d’information, dont le PMSI, « par des outils robustes de description des besoins des patients en santé fonctionnelle », afin d'aboutir à un système de financement « juste et pertinent » de la réadaptation.


Source : lequotidiendumedecin.fr