"On a fait grand bruit en France, écrit notre collaborateur le Dr Legrain (de Bougie), de la merveilleuse découverte du médecin principal japonais Kihouchi, dont le pansement se compose uniquement d'une compresse de gaze stérilisée dans laquelle on emmagasine une quantité de cendre de paille préparée extemporanément. De suite, les inventeurs n'ont pas manqué de remplacer la paille par le foin ou d'autres fourrages et ont fait ainsi du susdit pansement un procédé personnel.
Or les pansements à la cendre sont encore en honneur dans les campagnes les plus reculées de France. Ambroise Paré, qui n'avait aucune prétention, employait les cendres dans le pansement des plaies de mauvaise nature, principalement les cendres de sarments de vigne.
D'autre part, le Dr Vercontre (n’est-ce pas le Dr Vercoutre plutôt ?), au sujet d'une récente information parue dans La Revue scientifique sur les pansements à l'alfa fait remarquer que ce n'est pas de 1891 que dateraient les pansements à la cendre, mais que ce procédé constituerait du " vieux-neuf " : la cendre, tirée de substances végétales ou animales, soit pure, soit en mélange, a été, dit M. Vercontre, employée depuis des siècles comme topique dans notre thérapeutique. Dans le petit traité d'accouchements de Maistre Euchaire Radion, intitulé Des divers travaux et enfantements des femmes, traduit par M. Bienassis et publié à Paris en 1577, on trouve au chapitre XIX qu'il faut penser le nombril ulcéré de l'enfant avec du vin auquel on a mélangé une poudre faite de lupins, vieux linges et natte (paille) que l'on a brûlés. Et déjà, au chapitre XV, ce vénérable auteur recommandait de panser le nombril, après la chute du cordon, avec de la cendre de moules ou de cornes de veau... "
(La Chronique médicale, 1905)
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