Les priorités du Syndicat des spécialistes des maladies du cœur et des vaisseaux (SNSMCV)

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Publié le 07/03/2017
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Crédit photo : GARO/PHANIE

« Aujourd’hui, une de nos grandes préoccupations concerne le déploiement de la loi santé avec notamment le problème de la place que va occuper la cardiologie libérale dans les équipes de soins primaires et les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) », indique le Dr Jean-Pierre Binon, président du Syndicat national des spécialistes des maladies du cœur et des vaisseaux (SNSMCV). « L’objectif est d’assurer la hiérarchisation de la gradation des soins sur le territoire et de demander aux équipes médicales et paramédicales de se coordonner pour assurer la meilleure prise en charge possible des patients dans le cadre du parcours de soins », ajoute-il.

Pour le Dr Binon, il est essentiel que la cardiologie libérale trouve une juste place dans ce nouveau paysage sanitaire, surtout face à la prochaine émergence des groupements hospitaliers de territoire (GHT). « Il ne faudrait pas qu’à cette occasion, l’hôpital prenne la main sur l’activité en ambulatoire. C’est la raison pour laquelle il faut se mobiliser pour que la cardiologie libérale continue à jouer son rôle », ajoute le président du SNSMCV.

Un autre dossier important est la montée en charge de la télémédecine. « Il y a plusieurs expérimentations qui sont lancées dans le cadre de l’article 36 sur l’insuffisance cardiaque. Et nous allons bien sûr inciter les cardiologues à participer à ces expérimentations. On peut juste regretter l’absence des médecins généralistes dans le protocole établi par la DGOS (direction générale de l’offre de soins) », indique le Dr Binon.

Convaincre les jeunes de s'installer

Le SNSMCV se préoccupe aussi bien sûr du problème de la démographie médicale. « Les effectifs sont en train de monter un peu ce qui nous donne des motifs d’espoir. Mais il faut absolument qu’on arrive à convaincre de jeunes cardiologues d’aller s’installer en libéral. C’est difficile car on sait que les nouvelles générations ont des aspirations différentes notamment sur les modalités de leur exercice. Il faut donc que l'on parvienne à construire un exercice regroupé de la cardiologie libérale », souligne le Dr Binon.

Un rendez-vous raté

L’actualité, c’est aussi la mise en œuvre de la nouvelle convention. « Un point positif de l’augmentation de 2 euros du CSC. Mais il faudra faire attention à ne pas connaître de décote de la CCAM comme cela a été le cas avec nos collègues radiologues », indique le Dr Binon, en faisant part d’un de ses regrets à propos de cette convention. « On ne peut que déplorer l’absence de mesures vraiment significative pour améliorer la prise en charge de la coordination des soins. Il n’y a pratiquement rien dans ce domaine, en dehors de la majoration pour adressage par le généraliste au spécialiste correspondant pour une prise en charge sous les 48 heures », indique-t-il. Dans ce cas, le spécialiste, quel que soit son secteur d’exercice, pourra à partir du 1er juillet 2018 coter une majoration de 15 euros dès lors qu’il pratique des tarifs opposables, en cas de consultation réalisée dans les 48 heures suivant l’adressage sans délai par le médecin traitant.

Pour le syndicat, cette convention est un « rendez-vous raté », terme qui figurait dans le communiqué de presse rendu public en septembre dernier. Le SNSMCV y déplorait « l’aggravation du déséquilibre grandissant dans la prise en charge des actes suivant le secteur d’exercice du praticien ainsi que la pénalisation financière des patients qui en découle ». « Les modes de rémunération entremêlés : nomenclature des actes professionnels, forfaits, Rémunération sur Objectif de Santé Publique et participations variables aux charges sociales, forment une usine à gaz de plus en plus complexe, très éloignée d’un modèle économique libéral », indiquait le syndicat en réitérant « ses appels successifs à une remise à plat complète des modes de financement de la médecine libérale pour l’adapter aux réalités des enjeux de santé et permettre à tous de pratiquer une médecine de qualité basée sur la pertinence des actes et l’efficience des parcours ».

 

D’après un entretien avec le Dr Jean-Pierre Binon, président du Syndicat national des spécialistes des maladies du cœur et des vaisseaux (SNSMCV)

Antoine Dalat

Source : lequotidiendumedecin.fr