Défense de l’endocrinologie

Les professionnels préparent un livre blanc de la spécialité

Publié le 31/01/2011
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Crédit photo : BSIP

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« NOUS SOMMES une des seules spécialités à ne pas avoir de livre blanc », déplore Marie-Hélène Bernard, présidente du SEDMEN, qui rassemble spécialistes libéraux et hospitaliers. « Pourtant, notre profession, mal connue, mal définie, mais indispensable car transversale, en a grandement besoin », poursuit-elle. Selon l’endocrinologue, sa spécialité est la grande oubliée des systèmes d’organisation et parcours de soins. « Les médecins traitants ne manquent pas d’envoyer leurs patients diabétiques chez le cardiologue ou l’ophtalmologue… Mais rarement chez le diabétologue. » À cette méconnaissance, s’ajoute la question d’une rémunération à l’acte estimée trop faible. « Pour les libéraux inscrits en secteur I, une consultation est payée 28 euros alors qu’elle peut nous prendre une heure. Et l’éducation thérapeutique du patient n’est pas non plus rémunérée à l’hôpital très pénalisé par la T2A [tarification à l’activité] », souligne Marie-Hélène Bernard, qui craint à terme la disparition pure et simple de l’endocrinologie.

C’est pour remédier à cette sombre dynamique qu’à l’approche des prochaines négociations conventionnelles, le SEDMEN a décidé de publier ce livre blanc, rédigé à partir des expériences des spécialistes. Pour cela, le syndicat s’est doté d’un comité de pilotage présidé par le Dr Patrick Bouillot qui exerce à Nevers et la Pr Brigitte Delemère, du CHU de Reims. Il est chargé de préparer le questionnaire destiné aux 1 500 endocrinologues-diabétologues. Tous les organes de la profession ont répondu présent : sociétés savantes, société française d’endocrinologie, société française de diabétologie, Fédération Nationale des Associations Régionales d’Endocrinologie-Diabétologie-Métabolisme (Fenaradiam), Collège des Diabétologues et Endocrinologues des Hôpitaux Généraux (CODEHG), Conseil national des Universités et conseil national d’endocrinologie, Association française des diabétiques, ainsi qu’universitaires ou experts extérieurs, comme Claude Le Pen, professeur d’économie de la santé à l’université Paris-Dauphine. Différentes commissions composées d’experts en la matière doivent examiner les enjeux de l’exercice, sa place dans le parcours de soin, les défis de la formation et de la recherche et enfin la qualité de la relation au patient. « Le questionnaire abordera les thèmes majeurs de notre spécialité, souligne Marie-Hélène Bernard, il inclura un focus sur une journée particulière. »

In fine, le livre blanc devrait dépeindre un état des lieux très complet de l’endocrinologie, depuis son historique jusqu’à ses pratiques actuelles, en précisant les attentes des patients et des spécialistes, les attendus de la formation, la situation démographique, mais aussi les menaces et les perspectives d’avenir. Cet outil devrait diffuser des propositions auprès des instances administratives, des tutelles et du monde de la santé pour les dix prochaines années .

 C.G.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8896