Un traitement par statine est sûr et peut améliorer les tests biologiques hépatiques et la morbidité cardiovasculaire de patients présentant une maladie coronarienne et des anomalies biologiques hépatiques attribuables à une stéato-hépatite non alcoolique.
Les traitements prolongés par les statines sont efficaces pour réduire la fréquence des événements cardiovasculaires, on le sait. Mais parmi leurs effets secondaires figurent des anomalies hépatiques, se manifestant principalement par une élévation des enzymes ALT et AST.
Que se passe-t-il chez les patients ayant une stéato-hépatite non alcoolique (ou NAFLD pour Non-alcoholic fatty liver disease) associée à une cardiopathie ? Quelques petites études ont montré que chez ces patients les statines peuvent être utilisées avec sécurité et qu’elles peuvent même améliorer l’histologie et les tests biologiques hépatiques.
La prévalence de ces atteintes hépatiques n’est pas connue avec précision, mais cela pourrait concerner jusqu’à 33 % des adultes au Japon, aux États-Unis et en Europe.
L’étude prospective GREACE a fait inclure 1 600 patients (de plus de 75 ans) souffrant d’une maladie coronarienne, avec des LDLc › 2.6 mmol/l et des triglycérides < 4,5 mmol/l.
Parmi 437 patients ayant des anomalies modérées des tests hépatiques à l’inclusion, potentiellement associées à une NAFLD, 227 traités par une statine (majoritairement l‘atorvastatine à raison de 24 mg/j) ont connu une amélioration significative des paramètres biologiques hépatiques (p < 0,0001) ; 210 non traités par statine ont eu une détérioration des concentrations des enzymes hépatiques. Des événements cardiovasculaires sont survenus chez 22 (10 %) des personnes du premier groupe (des 227 traités par statines) et 210 de ceux qui n’ont pas reçu de statines, ce qui correspond à une réduction du risque de 68 % (p < 0,0001)
« Ce bénéfice cardiovasculaire est plus important que celui observé chez les patients ayant des tests hépatiques normaux », soulignent les auteurs.
On note que 1% des patients prenant une statine ont été obligés d’arrêter le traitement en raison d’effets secondaires hépatiques (multiplication par 3 des transaminases).
The Lancet, 24 novembre 2010, publication en ligne. Doi : 10.1016/S0140-673(10)61272-X.
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