Quels liens existe-t-il entre nutrition et santé ? Quels facteurs déterminent les choix alimentaires et l’état nutritionnel de la population ? C’est à ces questions que l’étude NutriNet-santé, lancée en 2009 pour 5 ans par l’unité de recherche en épidémiologie nutritionnelle de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), sous la direction du Pr Serge Hercberg, tente d’apporter des réponses. Plusieurs travaux scientifiques suggèrent en effet l’importance de la nutrition en tant que facteur de protection ou de risque de maladies, comme les cancers, les maladies cardio-vasculaires, l’obésité, le diabète de type 2, l’hypertension artérielle, ou, selon de nouvelles hypothèses, la polyarthrite rhumatoïde, la dépression, la migraine, l’asthme, le déclin cognitif, etc.
NutriNet se veut la plus grande cohorte au monde sur ce sujet. Elle rassemble 2,5 ans après son démarrage, 210 000 nutrinautes mais les chercheurs espèrent disposer des données de 500 000 personnes, ce qui représente, en considérant un taux d’inclusion de 60 % (soit les dossiers complets), 300 000 Français. Ils renouvellent donc leur appel « pour trouver encore plus de volontaires, de tous âges (à partir de 18 ans), de tous niveaux socio-économiques, de toutes régions, bien portants ou malades ».
Devenir acteur de la recherche.
Le principe est simple. Les volontaires doivent consacrer 15 à 20 minutes par mois à remplir un questionnaire sur le site www.etude-nutrinet-sante.fr « en toute sécurité et confidentialité ». Jusqu’à présent, 76 % des participants considèrent que ces questionnaires ne posent pas de problème particulier. En outre, tous les sujets complètent à l’inclusion un dossier de base avec des questions sur l’alimentation et l’activité physique, des renseignements anthropométriques et sociodémographiques, et des descriptions du mode de vie et de l’état de santé. Une collecte de données clinico-biologiques est également prévue sur un sous-échantillon d’intéressés qui sont invités à se rendre dans des centres régionaux. Les chercheurs rappellent enfin que les financements sont publics, sans aucun caractère commercial – ministère de la Santé, InVS, INPES, INSERM, CNAM, université Paris 13 –, un critère jugé important pour près de 70 % des volontaires.
À terme, les chercheurs souhaitent publier des « recommandations scientifiquement valides » de consommation, « utiles à court et long terme pour l’ensemble des consommateurs et pour les générations futures ». Ce que leur slogan résume ainsi : « Participez à une grande aventure scientifique ! Devenez un acteur de la recherche en nutrition ! Contribuez à fournir aux chercheurs les éléments pour améliorer le contenu de nos assiettes ! »
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