On se tromperait, si on se représentait la demeure d’un médecin grec comme celle d’un médecin de nos jours. Au temps d’Hippocrate et aux époques voisines, il y avait un local, destiné à la pratique d’un grand nombre d’opérations, contenant les machines et les instruments nécessaires. Ce local, qui était en même temps une pharmacie, se nommait iatrium.
Les hippocratiques avaient un iatrium ; les médecins d’Athènes également, ce qui est prouvé par le passage suivant de Platon : « Les aides esclaves, qu’ont les médecins, traitent généralement les esclaves, soit dans les visites qu’ils font en ville, soit dans l’iatrium ». Selon Timée, Aristote aurait renoncé à un iatrium de grande valeur.
Dans « L’Officine du Médecin », Hippocrate fait mention des instruments, de la lumière naturelle ou artificielle, des bandes, des compresses, des attelles, du banc destiné à recevoir les malades ayant une fracture ou une luxation, de l’entaille transversale pratiquée dans le mur pour y introduire l’extrémité d’une planche, etc. Il y avait des échelles, en haut desquelles on plaçait les patients présentant une luxation du membre inférieur ; la traction lente était opérée au moyen d’un panier rempli de cailloux et fixé en bas du membre par un lien assez long. Il y avait un portique, en haut duquel on pendait le malade par les pieds ; le médecin ou son aide se suspendait alors dans le vide au tronc, pour réduire quelque vieille luxation.
C’était là des moyens quelque peu brutaux ; mais on n’avait pas alors de chloroforme, et on ignorait la chirurgie osseuse des membres ou des articulations.
(Dr L. Pron, d'Alger, dans « La Chronique médicale », février 1920)
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