En sous-effectif et en pleine mutation

L’ophtalmologie en secteur I menacée selon le SNOF

Publié le 02/10/2012
Article réservé aux abonnés
1349140532375600_IMG_90308_HR.jpg

1349140532375600_IMG_90308_HR.jpg
Crédit photo : S Toubon

LE GOUVERNEMENT Fillon avait tablé sur 117 postes ; le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a finalement accordé 123 places d’internat pour 2012-2013 aux ophtalmologistes. Mais le coup de pouce ne suffira pas à compenser les 240 départs à la retraite annuels attendue dans cette spécialité. « Les besoins augmentent de 3 % par an mais le nombre d’ophtalmologistes diminue de 4 % », résume le président du SNOF, le Dr Jean-Bernard Rottier. « Les 2/3 d’entre nous ont plus de 50 ans et la relève est faible en dépit de l’attractivité du travail », insiste le Dr Thierry Bour, de l’Académie française d’ophtalmologie. En 2025, près de la moitié des 43 millions d’actes pourrait ne pas être honorée si le quota d’internes en ophtalmologie n’est pas revu à la hausse.

Vers l’implosion.

La pénurie de médecins frappe de plein fouet la modernisation de la filière. Le risque : « l’implosion du secteur I », choisi par 46 % des ophtalmologistes, prévient le SNOF. Les 5 600 ophtalmos seront en effet bientôt obligés de collaborer systématiquement avec les orthoptistes, secrétaires médicales et autres paramédicaux. Certains protocoles sont déjà bien avancés. L’un d’eux doit voir le jour en 2013 dans les Pays-de-la-Loire. Le principe : l’orthoptiste réalise la photographie de la rétine de diabétiques, l’ophtalmologiste la lit. À terme, le renouvellement en urgence de verres cassés, la prescription d’examens complémentaires en amont du médecin, le suivi réfractif des enfants...pourraient être confiés aux orthoptistes.

Mais une telle organisation est impossible avec des tarifs bloqués, estime le SNOF. « Il faut une marge de liberté tarifaire pour engager un collaborateur, reconstruire un cabinet, l’agrandir, et satisfaire aux exigences de rentabilité », explique le Dr Rottier. Un nouveau statut juridique serait le bienvenu. Xavier Bertrand avait promis une société d’exercice libéral (SEL) pour coiffer la collaboration entre ophtalmos et libéraux ou salariés. Le SNOF entend porter cette revendication auprès de la nouvelle ministre de la Santé qu’il doit rencontrer dans les prochains jours.

 COLINE GARRÉ

Source : Le Quotidien du Médecin: 9167