Fracture distale du radius

L’ostéoporose est-elle en cause ?

Publié le 19/02/2015
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Parmi les fractures non vertébrales, les fractures du poignet sont les plus fréquentes, mais sont-elles vraiment ostéoporotiques ? C’est la question que Christian Roux s’est posée. Leur fréquence augmente-t-elle avec l’âge ? Sont-elles associées à une DMO basse ? Représentent-elles un facteur de risque d’autre fracture ? Abrahamsen et al (1) ont montré que, si l’on tient compte de tous les patients, y compris ceux qui ne sont pas hospitalisés, l’incidence de la fracture du poignet continue à s’élever avec l’âge : la classique courbe en plateau après 60 ans ne concerne que les patients hospitalisés.

Toutes les fractures sont plus fréquentes si la DMO est basse, y compris les fractures du radius. Toutefois la DMO peut être normale, ce sont alors les anomalies de la micro-architecture qui seront discriminantes.

L’étude GLOW (Global Longitudinal Study of Osteoporosis in Women) (2) révèle que la survenue d’une fracture, quel qu’en soit le site incluant donc l’extrémité inférieure du radius, augmente le risque de nouvelle fracture. L’étude Nora (3) met en évidence un effet âge : sur 8 665 patients ayant eu une fracture du radius, 4 316 ont au moins une nouvelle fracture dans les trois ans mais ceci de façon plus fréquente avant 65 ans qu’après. De même on retrouve un effet temps (le risque de nouvelle fracture diminue avec le temps) et un effet DMO (plus le T score est bas, plus le risque de nouvelle fracture augmente).

Les fractures du radius distal sont donc bien associées à la fragilité osseuse et constituent une indication à la mesure densitométrique avant toute décision thérapeutique.

Dijon

(1) Abrahamsen et al. Osteoporos. Int. 2015;26(1):67-76

(2) Compston JE et al. Am J Med. 2011;124(11):1043-50

(3) Barrett-Connor E et al. Osteoporos Int. 2008;19(5):607-13

Dr Monique Petit-Perrin

Source : Congrès spécialiste