Médecins à exercice particulier

L’URML PACA dénonce un « déni politique »

Publié le 25/06/2009
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POURQUOI l'ostéopathie, l'acupuncture, l'homéopathie la sexologie ou bien encore la nutrition, désormais souvent exercées par des médecins généralistes qualifiés demeurent-elles encore en dehors du champ conventionnel ? Jean-Claude Régi, président de l’Union régionale des médecins libéraux (URML) de Provence-Alpes-Côte-d’Azur (PACA) s'empare du problème et enclenche de premiers débats pour que les thérapeutiques alternatives prennent toute leur place dans le système de santé. « On fait semblant d'ignorer ces pratiques et on laisse les médecins les exercer sans statut particulier », dénonce-t-il en affirmant vouloir tordre le cou à ce qu’il qualifie de « déni politique ». Afin de créer les conditions propres à faire évoluer les choses, Jean-Claude Régi a engagé son URML dans l'organisation de premières assises constitutives.

« Soignants, soignés et payeurs, l’ensemble des acteurs concernés étaient réunis autour de la table », explique-t-il, satisfait d'avoir « regroupé tous les ingrédients pour permettre un meilleur accès des patients à ces thérapeutiques dites alternatives, exercées avec sécurité et éthique par des médecins à part entière ». En PACA, de très nombreux praticiens se lancent dans ces exercices particuliers. Une commission au sein de l’URML a beaucoup œuvré pour rapprocher les écoles des différentes spécificités thérapeutiques, sociétés savantes et syndicats, désormais regroupés au sein de la Fédération des médecins à orientation spécifique thérapeutique (FAMOST).

Lever les doutes, éloigner les suspicions.

« Ni curieuses, ni inutiles, ces pratiques sont aujourd'hui exercées par 14  % des médecins généralistes », précise le Dr Régi qui entend « lever les doutes et éloigner des suspicions sur une situation qui n'a plus rien de marginal. » Le caractère exponentiel du recours à ces disciplines est d’ailleurs un constat largement partagé par l'ensemble des acteurs réunis à ces premières assises.

Conscientes de la tendance, certaines mutuelles complémentaires venues débattre affirment chercher à améliorer la prise en charge de ces services rendus à leurs assurés. Cela deviendrait même déjà un élément déterminant sur lequel les patients font jouer la concurrence, puisque l'assurance-maladie tarde à en reconnaître les bénéfices.

Le problème de la cotation de ces actes a naturellement été au centre des débats de ces premières rencontres. « La reconnaissance d'une formation et de compétences tout à fait spécifiques passe évidemment par une cotation tarifaire particulière de ces consultations. » Jean-Claude Régi, bien conscient de soulever un lièvre, explique simplement que ces médecines alternatives doivent désormais constituer des solutions pour le système de soins. « Ces pratiques sont sources d'économies et peuvent éviter des actes et des prises en charge aux conséquences bien plus lourdes pour le système de soins et la société dans son ensemble ».

LAURENCE MAUDUIT

Source : lequotidiendumedecin.fr