C'était il y a très longtemps, en septembre dernier. La parole présidentielle, précieuse, permettait alors de construire une loi, Ma santé 2022, en veillant à noter point par point ce qui relevait du travail législatif. Aucune autre loi autour de la santé, a reconnu Cécile Courrrèges (DGOS) lors d'un point presse, n'a été construite de cette manière. Cette politique verticale entre en contact direct (en collision ?) avec le lancement du grand débat. Sans nul doute, les Français dans les cahiers de doléances témoigneront d'une anxiété à être bien soignés au pays, y compris dans les déserts médicaux. Pour autant, le fond de la réforme répond au sentiment d'abandon exprimé par les gilets jaunes avec la création d'hôpitaux de proximité labellisés et le recrutement d'au moins 400 généralistes dans les zones sous dotées en personnel médical. Pour autant, le calendrier particulièrement serré de la réforme n'a pas été établi pour répondre à la crise actuelle. Examiné en janvier au Conseil d'État, il sera présenté au Conseil des ministres en février prochain avant le vote par le parlement programmé au cours du premier semestre. Ce temps court s'explique surtout par la contrainte d'exposer à la rentrée 2019 aux étudiants de 4e année de médecine les nouvelles modalités appelées à se substituer aux épreuves classantes validantes de fin de second cycle. Par ailleurs, même si la fin du numerus clausus a été annoncée pour la rentrée 2020, le nouveau dispositif doit être prêt à l'automne afin d'être intégré à Parcours Sup. En attendant, la concertation se poursuit sur les enjeux de gouvernance et de l'emploi à l'hôpital. À ce jour, les négociations sur la prochaine campagne tarifaire n'ont pas encore commencé. Le gouvernement ne peut toutefois pas prendre le risque d'allumer un nouveau feu à l'hôpital, l'organisation qui obtient le plus haut niveau de confiance* (78 %) exprimé par les Français loin devant l'armée, la police, l'école ou la justice. Une assurance tous risques contre une nouvelle baisse des tarifs hospitaliers en 2019.
* Enquête janvier 2019 opinion way / Sciences Po Cevipof.
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