Maltraitance en Ehpad : l’aide-soignante de la Loire malmenée à son tour... par la justice

Publié le 30/09/2015

Douze mois de prison avec sursis ont été requis au tribunal de Roanne à l'encontre d'une aide-soignante d'un EHPAD de la Loire accusée de maltraitance sur des pensionnaires souffrant d'Alzheimer. "On est clairement sur la brutalité et la brusquerie", a souligné le substitut du procureur Jean-Christophe Michard, évoquant les "témoignages constants et précis" des collègues de l'aide-soignante. Il a aussi réclamé une interdiction définitive d'exercer une activité en lien avec des personnes âgées.

En cause les "maltraitances physiques et verbales" et "humiliations" qui se seraient produites, entre janvier 2011 et mars 2014, durant les gardes de nuit de Brigitte Bayon, employée depuis 36 ans au sein de l'EHPAD. Six collègues de cette déléguée CGT, très bien notée, avaient dénoncé ses agissements à l'arrivée de la nouvelle directrice de l'EHPAD, en janvier 2014. Plusieurs d'entre elles ayant demandé à changer de service. Une enquête administrative avait été diligentée et le dossier avait été transmis à l'ARS et au parquet de Saint-Étienne. Les familles de 26 pensionnaires avaient alors porté plainte mais la plupart d'entre eux n'ont pu être entendus.

L’accusée a expliqué à la barre avoir agi pour le bien-être et la sécurité des pensionnaires. "On ne peut pas se permettre de laisser des résidents souillés ou mal installés car c'est source d'escarres", a-t-elle dit pour justifier le fait de les réveiller la nuit pour les changer "si besoin", en dépit des consignes. "Ça me fait très mal car je n'ai jamais voulu les punir, c'était pour les protéger", a assuré l'aide-soignante, qui concède avoir "peut-être" dérapé en raison de la "fatigue et de la charge de travail", étant "seule la nuit" avec une auxiliaire de santé pour s'occuper de 82 résidents.

En 2008, elle avait déjà fait l'objet d'une enquête administrative à la suite d'une dénonciation de maltraitances de la part d'une collègue, mais l'ARS avait conclu alors à des accusations infondées dans un contexte de "jalousie non avouée des équipes de nuit". L’aide-soignante sera fixée sur son sort d’ici un mois, puisque la décision est prévue le 27 octobre.


Source : lequotidiendumedecin.fr