"Médecine libérale 2020" : ce que prépare la droite

Publié le 25/05/2016
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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Il y avait foule, mercredi matin, devant le siège des Républicains. Militants et élus du parti présidé par Nicolas Sarkozy venaient assister à une matinée de travail dédiée à la santé, notamment. « Les Républicains ont la volonté de faire entrer la médecine dans le XXIe siècle », a assuré, en guise d’introduction à une table ronde, Jean-Pierre Door, député du Loiret. Pendant près d’une heure, Patrick Bouet, président de l’Ordre des médecins, Lamine Gharbi, président de la fédération de l’hospitalisation privée, Guy Vallancien, professeur d’urologie, ou encore Valérie Boyer, députée (LR) des Bouches-du-Rhône, ont recensé les défis que suppose cette modernisation et proposé des solutions pour y parvenir.

À l’image des suggestions de sa famille politique, l’élue marseillaise plaide pour redonner de la liberté aux médecins de ville. « Il faut fixer des objectifs et laisser aux libéraux la liberté de travailler », avance la secrétaire nationale des Républicains à la Santé. À propos de la rémunération, « le nerf de la guerre » à ses yeux, elle souhaite que soient trouvés d’autres leviers que le nombre d’actes pour l’augmenter. À cet égard, le projet de la droite prévoit « d’étudier les conditions d’une augmentation des rémunérations liées à des objectifs de santé publique en complément du paiement à l’acte »…

Priorité donnée à la médecine de ville

Si la droite revient au pouvoir, en 2017, Nicolas Sarkozy a affirmé, sous les applaudissements de la salle, qu’elle abrogerait immédiatement le tiers payant. Concluant la matinée de travail, le patron des Républicains a assuré que « la médecine libérale sera ma priorité pour le quinquennat qui vient », considérant que l’hôpital avait été celle de son mandat présidentiel. Au-delà de cette mesure, les Républicains planchent sur une loi « Médecine libérale 2020 ». Parmi les ambitions de celle-ci : redonner du temps médical aux médecins ». Il s’agit non seulement de les décharger de tâches administratives mais également de procéder à une délégation des tâches.

S’agissant de la démographie médicale, la droite ferme la porte à la coercition, « toute obligation imposée aux médecins serait vaine ». Optant pour des mesures incitatives, elle dessine les traits d’un « modèle tarifaire revalorisé pour inciter les médecins à opter » pour l’exercice regroupé en zone rurale ou sous-dense. Quant aux hôpitaux locaux, il est envisagé d’en convertir certains en maisons d’exercice regroupé.

Autonomisation des hôpitaux publics

Du côté de l’hôpital public, Nicolas Sarkozy suggère de procéder à leur autonomisation, un mouvement qu’il souhaite identique à celui impulsé, par son gouvernement, pour les universités. S’il entend rétablir la possibilité, pour les cliniques privées, de concourir au service public hospitalier, il suggère de réconcilier l’hôpital et la ville en créant « un double service d’urgence » : l’un, géré par les urgentistes, pour les « urgences vitales », l’autre, fonctionnant avec des médecins libéraux de garde, pour « des soins d’urgence ».

Les militants appelés à se prononcer

En attendant d’être soumis au bureau national des Républicains, à l’été prochain, le projet pourrait encore connaître quelques changements. Les adhérents du parti ont en effet jusqu’au 28 mai pour voter, en ligne, sur une dizaine de propositions. La lutte contre les déserts médicaux, l'instauration d'une participation financière forfaitaire pour les bénéficiaires de la CMU-C sont quelques-unes des pistes soumises à approbation. Cette consultation ne devrait toutefois pas créer de vagues, la latitude des réponses se cantonnant à une alternative « oui/non ».


Source : lequotidiendumedecin.fr