Mort d’Arafat : non-lieu dans l’enquête pour assassinat au polonium

Publié le 04/09/2015
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Crédit photo : AFP

Faute de « preuves suffisantes », les juges français chargés de l’enquête pour « assassinat » ouverte après la mort de Yasser Arafat ont ordonné un non-lieu, a indiqué le procureur de Nanterre.

Les trois juges ont estimé « qu’à l’issue des investigations (...), il n’est pas démontré que M. Yasser Arafat ait été assassiné par empoisonnement au polonium 210, et il n’existe pas de preuve suffisante de l’intervention d’un tiers qui aurait pu attenter à (sa) vie », relève le procureur dans un communiqué. Aucune mise en examen n’avait été prononcée dans ce dossier.

Le non-lieu n’enterre pas pour autant l’affaire car la veuve d’Arafat, Souha Arafat, partie civile, entend le contester, ont indiqué à l’AFP ses avocats, Me Francis Szpiner et Renaud Semerdjian.

Les rumeurs quant à un éventuel « empoisonnement » avaient largement circulé dès l’annonce du décès de Yasser Arafat, décédé le 11 novembre 2004 à l’hôpital militaire Percy de Clamart, près de Paris.

Huit ans plus tard, en août 2012, les juges de Nanterre étaient saisis d’une enquête pour « assassinat », après une plainte contre X déposée par la veuve.

La tombe du chef palestinien avait été ouverte en novembre 2012 et une soixantaine d’échantillons (os, tissus) prélevés sur sa dépouille puis répartis pour analyse entre trois équipes d’experts suisses, français et russes. Les experts mandatés par les juges français ont à deux reprises écarté la thèse de l’empoisonnement, estimant que la présence d’un gaz radioactif naturel, le radon, dans l’environnement extérieur, expliquerait les fortes quantités de polonium enregistrées dans sa sépulture et sur sa dépouille. Des experts suisses sollicités par la veuve avaient au contraire jugé que leurs résultats « soutiennent raisonnablement l’hypothèse de l’empoisonnement » au polonium.

Les avocats de la veuve du leader palestinien ont dénoncé « une enquête fondamentalement biaisée ». En juillet dernier, ils ont d’ailleurs déposé une requête en nullité mais celle-ci n’a pas encore été examinée. La procédure, non suspensive, n’empêche pas le non-lieu.

Dr L. A.

Source : lequotidiendumedecin.fr