Ce médecin néerlandais, dont Rembrandt fit le portrait en 1555, après avoir fait des études de philosophe à l'université de Leyde, se tourna vers la médecine et, toujours à Leyde, fit son cursus sous l'autorité des professeurs Othon Heurnius, Evalde Schrevelius, Adrien Falcoburgius et Adolphe Vorstius. Au terme de quatre ans d'études, il obtint son bonnet de médecin en 1630 et se rendit à Amsterdam auprès de son père, lui-même médecin, et s'exerça à la pratique sous son contrôle.
Van Der Linden attira vite l'attention sur lui et fut appelé en 1639 à Franeker, dans la Frise, pour occuper la chaire de médecine laissée vacante. Mais comme il était le seul professeur de la faculté de médecine de cette ville, il fut obligé toutes les parties de cette science. Cette surcharge de travail ne l'empêcha pas de prendre soin des malades qui avaient recours à lui, d'accepter un poste de bibliothécaire et de s'occuper du Jardin des plantes qu'il enrichit de nombreuses espèces botaniques.
[[asset:image:2426 {"mode":"full","align":"","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":["Rembrandt fit le portrait du m\u00e9decin hollandais en 1655"]}]]Les autres universités néerlandaises cherchèrent alors à s'attacher ses services. Celle d'Utrecht d'abord, mais Van Der Linden déclina l'offre. En revanche, il accepta l'offre que lui firent en 1651 les curateurs de l'université de Leyde pour occuper la chaire de médecine. Il occupa ce poste jusqu'en 1664, année où un coup de froidl'emporta en quelques jours. Il laissait une femme, cinq filles et deux fils.
Les commentaires perfides de Gui Patin sur son confrère hollandais
L'aîné de ses enfants, Henri, était venu étudier la médecine à Paris sous la conduite de Gui Patin, l'omnipotent doyen de la Faculté de médecine de Paris. Patin apprenant la mort de Van Der Linden par son fils la commenta ainsi dans ses "Lettres " : "Cet auteur est mort à Leyde âgé de 55 ans, d'une fièvre avec fluxion sur la poitrine, après avoir pris de l'antimoine et sans s'être fait saigner. Quelle pitié ! Faire tant de livres, savoir tant de grec et de latin et se laisser mourir de la fièvre de la fièvre et d'un catarrhe suffocant sans se faire saigner ! J'aime mieux être ignorant et me laisser saigner quelquefois... Voilà comment meurent les fous et les chimistes ! "
Dans une autre de ses lettres, Patin écrit : " Van Der Linden était un bon homme et riche, mais qui était féru de la chimie et de la pierre philosophale. n'est-ce pas là pour faire un bon médecin ? Aussi haïssait-il notre bon Galien. Il louait Hippocrate, Paracelse et Van Helmont, en quoi il imitait cet empereur qui avait dans son cabinet les portraits de Jésus-Christ, de Vénus, de Priape et de Flore. N'étaient-ce pas là des tableaux bien assortis ? Il voyait peu d emalades et se faisait jamais saigner. Il faisait profession d'un métier qu'il n'entendait guère... Et il est mort deux jours avant que son livre eut paru. Et sans l'antimoine, son Hippocrate aurait été beaucoup meilleur. J'en suis pourtant fâché, le reconnaissant plus honnête homme qu'il n'était éclairé. Il y a de ces Hollandais qui sont rudes et qui ne polissent qu'en voyageant. Van der Linden aurait bien fait de prendre à Paris un peu de notre bonne méthode qui l'aurait tiré de beaucoup d'erreurs ". Une fois encore, Gui Patin déversait sa bile contre les médecins de son temps qui avaient le tort d'aimer l'anatomie et la chimie...
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