MSF appelle à la réduction du prix du vaccin contre le pneumocoque

Publié le 12/11/2015

À l’occasion de la journée mondiale de la pneumonie, Médecins sans frontières (MSF) lance une pétition appelant les laboratoires à réduire le prix du vaccin contre le pneumocoque dans tous les pays en développement ainsi que pour les organisations humanitaires.

« Un enfant meurt d’une pneumonie toutes les 35 secondes. Vos laboratoires, Pfizer & GSK, produisent des vaccins efficaces contre la pneumonie, mais 75 % des enfants du monde n’y ont pas accès, à cause notamment de leur prix élevé […] Nous vous demandons aujourd’hui de baisser le prix du vaccin à 5 dollars par enfants dans les pays en développement et pour les organisations humanitaires », écrit MSF au PDG de Pfizer, Ian Read, et à celui de GSK, Andrew Witty, en préambule de la pétition que l’organisation lance aujourd’hui sur Internet.

Les deux firmes fabriquent les deux vaccins conjugués contre le pneumocoque (PCV) considérés actuellement comme les plus efficaces. Au prix le plus bas réservé aux pays les plus pauvres via l’alliance GAVI, le PCV coûte aujourd’hui 21 dollars par enfant.

MSF explique avoir « mené depuis 2009 des négociations - infructueuses - avec les deux laboratoires afin de faire baisser le prix du vaccin pour ses projets dans les pays en développement et pour répondre aux crises humanitaires ». Principale cause de mortalité infantile dans le monde, la pneumonie est responsable de près d’un million de décès d’enfants de moins de 5 ans chaque année, soit plus que la somme de ceux dus au VIH/Sida, au paludisme et à la rougeole.

Le coût de la vaccination de routine a été multiplié par 68 en 15 ans

Alors que le Programme élargi de vaccination (PEV) créé en 1974 a permis d’importants progrès en termes d’accès aux vaccins dans les pays en voie de développement (passage de 10 à 86 % d’enfants vaccinés contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche en 40 ans) et considérablement participé à la réduction de la mortalité infantile au cours de ces dernières décennies, MSF rappelle que « moins d’un tiers des enfants ont accès aux vaccins les plus efficaces » contre le pneumocoque.

Plus largement, l’organisation humanitaire estime que l’augmentation des prix représente « un danger pour l’avenir du PEV ». Si le nombre de vaccins inclus dans le programme a doublé depuis 2001, passant de 6 à 13, le coût minimum de la vaccination de routine a de son côté été multiplié par 68.

En cause, trois nouveaux vaccins qui représentent à eux seuls 86 % du coût du PEV : le vaccin contre le rotavirus, celui contre le papillomavirus et le vaccin conjugué contre le pneumocoque (PCV). En raison de ce prix jugé trop élevé, MSF prévient que « certains pays ne peuvent utiliser ces nouveaux vaccins » et que « d’autres risquent, à terme, de ne pas pouvoir les maintenir dans leurs programmes de vaccination actuels ».

Benoît Thelliez

Source : lequotidiendumedecin.fr