Théâtre

Music-hall en chambre

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Publié le 10/06/2021
Gaël Kamilindi, Françoise Gillard, Yoann Gasiorowski

Gaël Kamilindi, Françoise Gillard, Yoann Gasiorowski
Crédit photo : Comédie Française

Jean-Luc Lagarce écrivait avec une pointe sèche. Jamais de lamento, de mots haut perchés. Mais une émotion qui sourd d'une plaie invisible, jamais artificielle. Né en 1957, il a disparu en 1995. Sa trajectoire artistique et littéraire s'inscrit dans cette génération Sida qui a créé en permanence sous la menace de mort. En témoigne la rédaction de ce Music-hall débuté en 1988 juste après l'annonce de la séropositivité. Il ne faut bien sûr pas réduire la pièce à l'évocation de la tournée d'une « fille », comme la désigne l'auteur, entourée de ses deux boys en tournée dans la province profonde. Le miroir de la scène, ses inévitables tricheries, ses accommodements avec la réalité renvoie au-delà de la vie d'artistes à nos vies bien sûr. Parfois ruser avec les métaphores comme en joue Jean-Luc Lagarce peut éloigner le spectateur. On s'ennuie à certains moments de ce court spectacle. Mais une fin bouleversante où tout est dit par Françoise Gillard étonnante de bout en bout n'est pas près de s'effacer de la mémoire du spectateur. Faut-il ajouter que le studio-théâtre est un écrin particulièrement adapté à cette écriture qui conjugue langage populaire et poésie ?

 

Studio, Comédie-Française  jusqu'au 11 juillet.


Source : lequotidiendumedecin.fr