C'est arrivé le 28 novembre 1650

Naissance de Jan Palfjin, inventeur du forceps

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Publié le 28/11/2015
éphéméride

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Crédit photo : phanie

Obstétricien flamand, né à Courtrai, Jan Palfjin est considéré comme l’inventeur du forceps. Auparavant, il n'y avait que deux possibilités offertes au chirurgien accoucheur en cas de blocage de l'enfant : soit extraire l'enfant (mort ou en le tuant) par morcellement (découpage) en utilisant des instruments aussi variés que traumatisants aussi pour la mère, soit en utilisant la manœuvre "podalique " qui consiste à saisir les pieds, à faire éventuellement tourner l'enfant et à le sortir par les fesses. Cette version podalique sur enfant vivant a été décrite pour la première fois en 1573 (elle était connue de l'Antiquité sur enfant mort, où il n'y avait pas de précautions particulières à prendre) par Ambroise Paré, qui avait été, de 1533 à 1536, responsable de la Maternité de l'Hôtel-Dieu de Paris, où il créa la première école de sages-femmes d'Europe.

Poursuivi pour enlèvement de corps humains

Professeur de chirurgie dans sa ville natale, Palfjin s’est enfui de sa ville natale en 1683, poursuivi pour enlèvement de corps humains. Après s’être installé à Ypres, il arrive à Paris en 1694 pour y suivre des cours à l’Hôtel-Dieu.

Des « mains de fer »

En 1721, il envoie à l’Académie des Sciences de Paris la description d’un instrument auquel il a donné le nom de « mains de fer ». Avant lui, en Angleterre, le Dr Pierre Chamberlen, avait eu la même idée de construire un instrument pour extraire le bébé dans les accouchements difficiles. Mais le secret avait été gardé dans la famille jusqu’à ce que le fils de Chamberlen, Hugh, arrive à Paris en 1670 dans le but de vendre le procédé de son père pour 10 000 écus. Malheureusement pour lui, sa démonstration échoua quand il voulut accoucher une femme « viciée » qui était en travail depuis huit jours…

Néanmoins, il aura plus de chance à Amsterdam en 1693 quand il vendit le « secret » de la famille Chamberlen à un médecin hollandais du nom de Roger Ronhuysen sous la condition de ne pas le divulguer. Grâce à Palfjin dont l’instrument était moins sophistiqué que celui de Chamberlen mais qui l’avait fait connaître à tous, les Chamberlen furent contraints cette fois de dévoiler au grand jour leur invention.

Les premiers forceps n’avaient qu’une courbure céphalique et il faudra attendre Levret en 1747 pour leur donner une courbure pelvienne afin d’éviter le périnée. La dernière amélioration de l'instrument fut l'adjonction en 1877 par le Français Stéphane Étienne Tarnier d'un système de traction désaxé de l'instrument, dénommé parfois « la troisième courbure du forceps », système particulièrement ingénieux permettant enfin d'exercer les tractions sur la tête de l'enfant suivant l'axe de l'excavation pelvienne maternelle, ce qui n'avait jamais été possible antérieurement. Tarnier a, en effet, imaginé de séparer mécaniquement la saisie de la tête fœtale (entre les cuillères du forceps) sur lesquelles l'opérateur n'intervenait plus après leur correct positionnement, d'un accessoire mécanique fixé sur le forceps lui-même, accessoire ou tracteur sur lequel l'opérateur intervenait pour exercer les tractions nécessaires à la descente de la tête dans l'axe correct de l'excavation pelvienne.


Source : lequotidiendumedecin.fr