NPC1, le talon d’Achille de l’infection par le virus Ebola identifié par des chercheurs américains

Publié le 27/05/2015

Crédit photo : Phanie

Selon une étude menée par les chercheurs de l’école de médecine Albert Einstein de l’université Yeshiva (New York) et de l’institut militaire américain de recherche sur les maladies infectieuses (USAMRID), la protéine Niemann-Pick C1 (NPC1) serait le « talon d’Achille » de l’infection des cellules par le virus Ebola. Cette protéine constitue, selon l’équipe, « le verrou moléculaire » empêchant le virus de pénétrer à l’intérieur des cellules.

Lors d’une infection, le virus entre dans la cellule via une vésicule d’endocytose. Des travaux précédents, les chercheurs d’Albert Einstein et de l’ESAMRID avaient déjà montré l’implication de NPC1 dans la capacité du virus à quitter la vésicule pour pénétrer le cytoplasme. NPC1 assure également le transport du cholestérol dans la cellule. Cette protéine tire son nom de la pathologie qui touche les patients déficients en NPC1 : la maladie de Niemann-Pick, caractérisée par d’importants troubles neurodégénératifs.

Expérience chez la souris

Au cours de leurs derniers travaux, publiés dans la revue « mBio », Andrew Herbert, de l’USAMRID, et ses collègues ont infecté des souris de génotype sauvage et des souris mutées incapables d’exprimer la protéine NPC1. Chez ces dernières, le virus ne pouvait pas se répliquer. Les chercheurs estiment que ces résultats ouvrent la voie à un traitement de l’infection par le virus Ebola, s’appuyant sur des médicaments qui verrouilleraient temporairement la voie de transport du cholestérol à l’intérieur de la cellule. « Nous pensons que les patients seraient capables de supporter un tel traitement, car il ne serait nécessaire que pendant un court laps de temps », estime le Dr Herbert.

L’OMS adopte officiellement son plan de réformes

Selon le dernier bilan de l’organisation mondiale de la santé (OMS), l’épidémie d’Ebola toujours en cours en Afrique de l’Ouest compte désormais plus de 27 000 cas dont 11 134 décès. Alors que les essais vaccinaux battent leur plein l’OMS a répondu aux critiques concernant sa mauvaise gestion de l’épidémie en se dotant d’un plan de réformes annoncé dès l’ouverture de l’Assemblée mondiale, avec un fond spécial de 100 millions de dollars et des personnels dédiés aux urgences.

Ce plan a été adopté samedi, lors de l’assemblée générale de l’organisation qui se tient depuis le 18 mai à Genève. Le fond, financé par les contributions volontaires des états membres sera placé sous l’autorité du directeur général de l’OMS et fera l’objet d’une évaluation dans deux ans.

Damien Coulomb

Source : lequotidiendumedecin.fr