A Paris, la première "salle de shoot" déménage avant même sa création

Publié le 25/05/2015

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

La première "salle de shoot" ne verra pas le jour derrière la gare du Nord à Paris, sur un terrain prêté par la SNCF, mais sur le site de l'hôpital Lariboisière, 200 mètres plus loin. Si l'emplacement définitif au sein de l' hôpital Lariboisière n'est pas encore décidé, le maire du Xè arrondissement, Rémi Féraud évoque "deux ou trois lieux possibles", envisagés avec la direction et l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). "Le projet sera adossé à l'hôpital ", a ajouté Bernard Jomier, adjoint à la Santé de la mairie de Paris, précisant que "l'accès ne se fera pas par la porte principale, mais par le côté".

Le maire du Xe arrondissement justifie ce changement par "des problèmes d'enclavement et de difficultés d'accès", mais il est probable que la pression et les protestation des riverains ne soit pas étrangère à cette modfication. L'ancienne implantation, annoncée en mai 2013 comme "la plus adaptée" pour accueillir des toxicomanes majeurs précarisés et leur permettre de consommer leurs drogues sous supervision de personnels de santé et réduire les troubles à l'ordre public, était en effet contestée par des riverains inquiets d'une recrudescence du trafic de drogue. Les habitants de l'immeuble à la même adresse que le site retenu avaient manifesté plusieurs fois et installé des banderoles hostiles à la salle de shoot. "Ce n'étaient pas des conditions optimales" et "une polémique était en train de naître avec les riverains qui était tout à fait dommageable à la sérénité du projet", convient Bernard Jomier. Selon lui, la nouvelle implantation "indique clairement que c'est une problématique de santé publique: on vise à répondre au risque infectieux des usagers de drogue mais aussi des risques pour les habitants".

L'ouverture de la salle, conditionnée au vote d'une loi au Parlement, ne devrait pas intervenir avant début 2016, estime Bernard Jomier. Début avril, l'Assemblée nationale a adopté en première lecture le principe des "salles de shoot", pendant six ans maximum. L’article, inclus dans la loi santé de Marisol Touraine, devrait être examiné à l'automne au Sénat.



Source : lequotidiendumedecin.fr