Perturbateurs endocriniens: les endocrinologues s'inquiètent du texte concocté à Bruxelles

Publié le 21/06/2017
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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Trois sociétés savantes d'endocrinologie ont écrit aux ministres européens de l'Environnement pour exprimer leur "grande inquiétude" face au projet de texte de la Commission européenne sur les perturbateurs endocriniens. "Les critères, tels qu'actuellement définis, ne permettront probablement pas d'identifier les perturbateurs endocriniens générant des dommages sur l'Homme, et ne garantiront pas un haut niveau de protection en matière de santé et d'environnement", s'alarment l'Endocrine Society, la Société européenne d'endocrinologie et la Société européenne d'endocrinologie pédiatrique.

L'intervention des spéicialistes dans le débat à la mi-juin intervient à point nommé. Depuis un an, les Etats membres de l'UE se sont en effet réunis six fois pour tenter de s'accorder sur ce texte, plusieurs d'entre eux - la France, la Suède, le Danemark - demandant des critères plus protecteurs. Un nouveau rendez-vous est fixé à Bruxelles le 4 juillet. Pour les critiques du texte actuel, celui-ci impose une charge de preuve si élevée que rares seront les substances au final exclues. Ils dénoncent aussi l'instauration d'une dérogation pour toute une catégorie de pesticides.

Les endocrinologues ne sont pas les seuls à s'inquiéter. Plusieurs organisations de santé environnementale viennent d'écrire au gouvernement français pour lui demander de rester ferme dans la lutte contre les perturbateurs endocriniens, a annoncé mercredi l'association Générations Futures. "Nous sommes surpris et préoccupés d'apprendre (...) que la France pourrait voter, dans les prochains jours, en faveur de la proposition tablée par la Commission européenne", écrit la coalition EDC Free Europe dans une lettre datée de mardi et adressée au ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot.

La proposition de Bruxelles, visant à fixer les critères définissant les PE dans les pesticides, est "insuffisante, impraticable et surtout non fondée sur l'état des lieux scientifique sur la question", insiste ce réseau de 70 ONG. "Alors que les ONG, les scientifiques et les citoyens attendent du gouvernement la même fermeté que le précédent sur ce dossier, l'absence de position officielle nous fait craindre un possible renoncement de la France, qui serait prête à voter des critères inacceptables," a dit mercredi le porte-parole de Générations Futures, François Veillerette.

 

 


Source : lequotidiendumedecin.fr