U NE équipe américaine a annoncé la mise au point d'un dispositif qui, introduit dans la veine cave, fait office de « poumon artificiel » temporaire, permettant les échanges oxygène-CO2. Les premiers essais cliniques sont prévus dans un an en Europe.
C'est au 21e Congrès annuel de l'International Society for Heart and Lung Transplantation que Brack Hattler (University of Pittsburgh School of Medicine, Etats-Unis) a annoncé que, à la suite de ses travaux de laboratoire et chez l'animal, il estime que son dispositif pourrait être utile pour des patients souffrant d'une insuffisance respiratoire aiguë, le temps de permettre aux poumons de récupérer, voire comme un pont dans l'attente d'une transplantation.
Les essais cliniques sont prévus pour dans un an, en Europe. Ce sera la deuxième fois qu'un poumon artificiel implantable sera testé chez l'homme : il y a dix ans, un autre système n'avait pas donné les résultats escomptés.
C'est en coopération avec un bioingénieur, William Federspiel, que l'équipe de Brack Hatler a créé un dispositif de respiration intraveineuse assistée qui, depuis un membre inférieur, est introduit jusque dans la veine cave inférieure.
Des fibres creuses et un ballon gonflable
Ce dispositif est constitué de fibres creuses dont la membrane est le siège des échanges entre l'oxygène et le CO2 ; la clé du succès, par rapport au dispositif testé il y a dix ans, est la présence, au sein des fibres, d'un ballon central qui se gonfle et se dégonfle 300 fois par minute, de façon à faire bouger les fibres et le sang, empêchant ainsi la coagulation dans les fibres.
Certes, la surface d'échanges de ce poumon artificiel (moins d'un mètre carré) est bien inférieure à celle des poumons humains (environ un court de tennis) ; mais elle permettrait d'assurer environ 50 % des besoins de l'homme ; du fait de cette faible surface, le risque d'infection ou de thrombose est faible.
Substances chimiques
Ce poumon artificiel est destiné à des patients qui souffrent d'une insuffisance respiratoire aiguë (exposition à des substances chimiques, attaque terroriste aux gaz toxiques, traumatisme pulmonaire grave, emphysème) ; il est censé permettre de passer un cap aigu, le temps que la cicatrisation pulmonaire se fasse. Il pourrait aussi être utilisé, comme c'est le cas pour le cœur artificiel, comme un pont avant la transplantation pulmonaire : environ 25 % de ces patients meurent sur liste d'attente de greffe.
Cela dit, il faut maintenant attendre les essais cliniques.
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