Tribune libre

Pour vivre heureux, vivons soumis… au COFRAC

Publié le 29/03/2016
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Puisqu’il y a de l’argent à faire, n’hésitons pas : regroupons-nous, transformons nos laboratoires en décors, tant pis pour les licenciements. Voilà le nouveau diktat des porteurs d’intelligence et de modernité, les autres ne sont que des adeptes d’un temps couleur sépia.

Voilà donc en substance, un résumé du début de la réponse du COFRAC à notre communiqué de presse l’accusant de harcèlement. S’en suit une attaque en règle façon années 70, contre Patrick Lepreux, biologiste ringard, qui comble de l’horreur, veut promouvoir des laboratoires de proximité équipés de machines et créant des emplois spécialisés.

Et pire, ce dernier demande légitimement à ce que l’argent issu de la solidarité alimente les carrières et récompense les années d’études, plutôt que de nourrir des fonds de pension situés aux îles Caïmans, et qui rachètent les laboratoires… (documents consultables sur notre site).

Cette attaque ne fait que dévoiler les abus du COFRAC, société privée, prête à démolir la crédibilité d’un professionnel de santé, ou bien de harceler les biologistes. Voit-on dans les autres secteurs de santé, juste dans le cadre d’opinions divergentes, un professionnel sous-entendre en pleine place publique d’un média, nominativement et frontalement le manque de sérieux d’un autre professionnel ?

De très nombreux biologistes, effrayés par le comportement du COFRAC, ont préféré vendre leur outil de travail à des groupes financiers. Ces derniers ont réduit les laboratoires rachetés à des décors, véritables tromperies sanitaires puisqu’il est impossible d’y réaliser la moindre analyse sur place.

Le syndicat Bioprat compte parmi ses adhérents des biologistes accrédités jusqu'à 80 % qui sont à bout humainement et financièrement des exigences absurdes et coûteuses de l’accréditation. Ce syndicat depuis sa création défend une amélioration de la qualité par la formation professionnelle, exactement comme le font toutes les autres professions de santé, sans passer par des obligations où la stupidité est érigée en règle.

C’est pourquoi il a mis en place une structure alternative au COFRAC, gratuite, solidaire et confraternelle, pour la formation et l’autocontrôle professionnels par binômes, avec une batterie de 9 logiciels téléchargés plus de 2 500 fois (www.qualifree.fr et www.qualilabo.com).

* Président du syndicat Bioprat 

Par Patrick Lepreux*

Source : Le Quotidien du médecin: 9483