L ES syndicats de praticiens hospitaliers sont soulagés tout en restant sur leur garde : les nouvelles propositions de la direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des soins (DHOS) sur la réduction du temps de travail, c'est-à-dire les 35 heures à l'hôpital pour les médecins, se bornent maintenant à de grands principes très consensuels.
« Rien n'est chiffré, rien n'est évalué, rien n'est daté. Tout ce qui fâche a été enlevé, on repart sur d'autres bases », résume le Dr Rachel Bocher, présidente de l'Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH), à l'issue de la troisième réunion qui a eu lieu pendant quatre heures entre Edouard Couty, directeur de l'Hospitalisation et de l'Organisation des soins et les quatre syndicats représentant les praticiens hospitaliers.
La proposition d'une semaine de travail de 44 heures (gardes comprises, mais activités libérale ou d'intérêt général exclues) et de dix jours de vacances supplémentaires, qui avait fait hurler les syndicats, est aux oubliettes. Cette fois-ci, le ministère fournit un document raccourci de moitié, qui énonce de grands principes correspondant aux revendications des syndicats. Par exemple, il prend en compte la nature de l'activité des professions médicales. « Il fait la différence entre activité continue, activité avec garde, et activité sans contrainte », se félicite le Dr Nicole Garret-Gloannec, secrétaire générale de la Confédération des hôpitaux généraux (CHG). Mais comme les autres représentants des praticiens hospitaliers, la représentante de la CHG se déclare « vigilante » dans l'attente de nouvelles propositions chiffrées. C'est aussi le cas à l'INPH, où l'on constate tout de même que « les pouvoirs publics ont pris conscience de la difficulté du dossier, puisqu'ils prévoient une période transitoire de 2002 à 2007 ».
Un « texte baguette magique »
Le Syndicat national des médecins, chirurgiens spécialistes et biologistes des hôpitaux publics (SNAM), précise, quant à lui, qu'il n'accepte pas « l'exclusion du temps de travail de l'activité libérale », dans les établissements de soins, à laquelle ce texte semble aboutir.
La Coordination médicale hospitalière (CMH) reste aussi sur ses gardes : « Après un texte trop rigide, on nous présente maintenant un texte baguette magique qui n'éclaircit pas vraiment les choses », regrette le Dr François Aubart, son président.
Edouard Couty a annoncé la création, par la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Elisabeth Guigou, d'une mission nationale d'appui destinée à participer à la mise en place des 35 heures. Cette mission sera divisée en deux sous-commissions, l'une consacrée à la fonction publique hospitalière, l'autre aux praticiens hospitaliers. « Pourquoi pas, commente le Syndicat national des médecins, chirurgiens spécialistes et biologistes des hôpitaux publics (SNAM), mais cela ressemble à une échappatoire destinée à faire traîner les questions sans réponse. »
La prochaine réunion de négociation est fixée au 31 mai.
Même si le mouvement de colère était passé, le SNAM a maintenu hier son appel à la grève pendant une heure, le temps d'une réunion dans chaque établissement, destiné à informer sur les 35 heures. La CHG lance de son côté une journée d'information et de sensibilisation le 26 avril.
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