Quand un légiste n'est pas qu'expert

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Publié le 09/10/2017
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Cela s'est passé jeudi dernier, dans le cadre du procès du frère de Mohamed Merah, Abdelkader. Les médecins ayant procédé aux autopsies des sept victimes étaient entendus. « 8 tirs dont 6 dans le dos » ; « touchée à l’abdomen d’un tir dans le dos, puis tuée d’un tir à bout portant dans l’arrière de la tête »… : les rapports cliniques et secs se sont enchaînés dans un silence grave. Jusqu'à ce que, contre tous les usages, la partie civile demande aux légistes d'exprimer un sentiment personnel sur l'autopsie d'un des enfants assassinés.

Un médecin a accepté. « Pour moi, assassiner un enfant, c'est tuer l'innocence, la confiance qu'il met dans le monde des adultes, c'est tuer l'avenir, celui d'un monde meilleur, c'est impardonnable. » Et un court instant, la froide machine technique de l'expertise s'est enrayée.

K. P.

Source : Le Quotidien du médecin: 9608