Sclérose latérale amyotrophique

Quid du protocole PULSE?

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Publié le 20/06/2016
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L'objectif principal du protocole PULSE (Pronostic valUe of biomarkers in amyotrophic Lateral Sclerosis & Endophenotypic study) est de déterminer les paramètres pronostiques de survie des patients atteints de sclérose latérale amyotrophique (SLA). Ses objectifs secondaires sont de déterminer des paramètres prédictifs d'évolutivité entre des groupes de patients qui ont des profils différents (déclineurs rapides dont la survie est de moins d’un an ou déclineurs lents dont la survie est de plus de cinq ans). Autre objectif secondaire : déterminer des paramètres biologiques ou neurophysiologiques ou d'imagerie ou de cognition associés aux différents phénotypes de la maladie qui peut se présenter sous une forme à début bulbaire ou sous une forme à début spinal (avec une atteinte motrice distale initiale ou au contraire, une atteinte proximale bilatérale initiale dont le pronostic est meilleur).

Des recherches similaires se font également ailleurs en Europe. « Mais contrairement aux autres cohortes de suivi des patients atteints de SLA en Europe, celle du protocole PULSE en France est la seule à proposer la recherche de tous les paramètres au sein d'une même cohorte de mille patients. Cela rend aussi le protocole extrêmement lourd et c'est ce qui en fait toute la difficulté » explique le Pr Couratier.

Il n'y a donc pas de temps à perdre ! « Étant donné qu'il y a 1 600 nouveaux cas diagnostiqués par an en France, dans l'idéal, les 1 000 patients devraient être inclus dans l'année, la limite étant que certains patients préféreront entrer dans des essais thérapeutiques plutôt que dans cette étude observationnelle. Pour l'instant, les inclusions ont débuté à Lille et à Paris mais au total, une dizaine de centres SLA est impliquée. Doivent également être inclus 200 témoins sains. Il y aura bien sûr des analyses intermédiaires mais pour avoir les données de survie de 50 % des patients, il faudra attendre 2 018 » note le Pr Couratier.

Des objectifs ambitieux

Plusieurs jours d'hospitalisation sont nécessaires pour réaliser l'ensemble des examens chez un patient. « Sur les objectifs primaires, nous souhaitons travailler sur une cohorte prospective de 1 000 patients depuis le premier symptôme rapporté par le patient, jusqu'à la trachéotomie (ou son décès). Concernant les critères secondaires, une partie seulement des patients va bénéficier d'une évaluation cognitive et de l'étude des facteurs biologiques. Ces derniers sont nombreux et comprennent les paramètres du stress oxydant, un bilan métabolique, un dosage du fer et des métaux, les gaz du sang, les paramètres inflammatoires dans le sang et le liquide céphalorachidien (LCR), des facteurs de croissance dans le sang et le LCR, des marqueurs de dégénérescence axonale comme la présence de neurofilaments dans le LCR, la protéine Tau, le métabolisme du glutamate, les polymorphismes génétiques, les facteurs prédictifs génétiques tels que la superoxyde dismutase 1, le gène FUS, le gène TDP-43 et le gène C9ORF72 à la fois chez les patients ayant une forme sporadique et ceux ayant une forme familiale. Vont encore être étudiés les facteurs prédictifs d'imagerie selon un protocole très strict et réalisés, une IRM médullaire cervicale, des facteurs prédictifs d'électrophysiologie, etc. Le but est d'essayer de corréler tous ces paramètres à la survie » conclut le Pr Couratier.

D’après un entretien avec le Pr Philippe Couratier, (CH Limoges), président du Comité scientifique de l’ARSLA (association pour la recherche sur la SLA), qui a pour mission de gérer l’accès à la base de données et aux résultats.

 

 

Dr Nathalie Szapiro
SLA

Source : Bilan Spécialiste