Pour l’infirmière de pratique avancée, ce n’est pas gagné… Le faire-part de naissance de cette « super pro » présenté la semaine passée s’est en effet soldé par un flop retentissant. Question de forme, d’abord, les responsables syndicaux regrettant d’être placés devant le fait accompli, sans trop avoir eu voix au chapitre jusque-là. L’affaire était pourtant dans les tuyaux depuis la loi Touraine : paternité qui, il est vrai, ne garantissait pas forcément un accueil favorable des libéraux de santé.
Pourtant, si la disposition continue de générer incompréhension et prurit parmi les blouses blanches, c’est surtout parce qu’elle ouvre une querelle de compétences, qui aurait sans doute mérité non seulement de plus amples explications, mais aussi plus de garanties en amont pour les « docteurs ». Comme si l’irruption dans le paysage sanitaire français d’une fonction qui existe partout ailleurs, introduisait une dose de flou dont ces derniers n’avaient à l’évidence pas besoin. De fait, parmi nos lecteurs internautes, bien peu applaudissent la réforme, vécue comme un début de démantèlement de leur fonction ou comme un risque supplémentaire au plan de leur responsabilité professionnelle. Dans ce concert de protestations, vos leaders syndicaux ne sont pas en reste, qui évoquent au mieux un travail bâclé avenue de Ségur, au pire une opération dépeçage du médecin traitant. Les médecins ne sont pas les seuls à monter au créneau. Interrogés ce jour par nos confrères du « Quotidien du Pharmacien », les officinaux voient d’un mauvais œil monter la concurrence sur le bilan de médication. Mais le comble est que les principaux intéressés semblent bouder ces nouvelles prérogatives : ni suffisantes, ni équitables, assènent, définitifs, les leaders infirmiers.
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