Brève

Réparer les vivants. Trop lisse

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Publié le 27/10/2016
visuel Réparer les vivants

visuel Réparer les vivants

Katell Quillévéré, la jeune réalisatrice de Réparer les vivants, regarde trop la télé. Son film soutenu par l’Agence de la biomédecine, est certes un vibrant plaidoyer en faveur de la transplantation. Mais Il respecte à la virgule près son cahier des charges, prêt à être diffusé (consommé ?) ensuite sur une grande chaîne hertzienne. A savoir, donner avant le drame au spectateur de belles images de glisse, faire vivre la réalité du don d’organe, assister en faux-direct à une greffe cardiaque. Envelopper le tout d’une musique accrocheuse, avec un peu de psychologie, mais pas trop, de pleurs, mais pas trop, de sang, mais pas trop. Bref, privilégier le visuel et le lisse sans heurter. Les hésitations s'effacent d’une scène à l’autre comme par magie, sans réelle explication. La douleur ne dure pas. Au final, il est difficile de s’attacher à ces destinées juste esquissées. Déjà le livre de Maylis de Kerangal, très grand succès de librairie, à l’origine du film, déroulait son récit aseptisé grâce à une langue élégante et riche qui accrochait le lecteur. Ici la réalisatrice, à l’exception des premières scènes où le Havre se révèle une nouvelle fois cinégénique, adopte une grammaire cinématographique neutre, sans éclat. Il n’est pas sûr que les professionnels ou les patients se reconnaissent dans ce film destiné surtout au grand public.

Réparer les Vivants, un film de Katel Quillevéréavec Tahir Rahim, Emmanuelle Seigner, Kool Shen. Sortie le 2 novembre.
Voir la bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=QIzlgbyg1-s


Source : lequotidiendumedecin.fr