« Rappelez-vous ma sœur », demande Jenifer Glynn dans « The Lancet ». L’histoire a retenu Watson et Crick. Le prix Nobel de médecine 1962, Watson, Crick et Wilkins. Mais à chaque fois, dans la découverte de la double hélice de l’ADN, une oubliée de taille : Rosalind Franklin, décédée en 1958 à 37 ans d’un cancer de l’ovaire. De grande taille, même, si l’on en croit ce qu’écrivait un peu plus tôt Francis Crick à Jacques Monod : « Les données qui nous ont réellement permis d’obtenir la structureont été principalement obtenues par Rosalind Franklin. » Pourtant, pas un mot sur la chercheuse disparue dans les discours lors de la remise du prix Nobel.
« The Lancet » publie une photographie de Rosalind Franklin, attablée en 1951 dans le refuge des Évettes (Alpes). La chercheuse, raconte sa sœur, adorait la France où elle a passé quatre ans, de 1946 à 1950. Elle y avait appris la technique de diffraction aux rayons X au Laboratoire central des services chimiques de l’État. Elle avait pu combiner son amour de la France et ses travaux de recherche. « Quatre années merveilleuses, heureuses et bien remplies à Paris, qu’elle estimait "de loin la plus belle ville du monde" », explique Jenifer Glynn. « Je trouve la vie intéressante, j’ai de bons amis et je trouve chez les gens avec qui je travaille une infinie gentillesse et de la bonne volonté », relatait Rosalind à l’époque. La chercheuse écrivait beaucoup de France. Sur ses voyages, ses randonnées, ses vacances, ses amis, sa vie dans le Paris d’après-guerre. Ses week-ends à vélo avec ses amis. Et, on l’a compris, ses escalades dans les Alpes.
The Lancet du 24 mars 2012, pp. 1094-6.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature