À trois semaines de la fin du Ségur de la Santé, les hospitaliers commencent eux aussi à s’impatienter. Annoncé comme un plan massif d’investissement pour l’hôpital public, avant que le gouvernement ne se reprenne en promettant d'impliquer la médecine de ville, le Ségur doit notamment déboucher sur des hausses de salaires dans les hôpitaux. Dès son lancement, le Premier ministre Édouard Philippe a ainsi promis une revalorisation des salaires « significative ».
Mais comme leurs homologues libéraux, les syndicats de médecins hospitaliers déplorent le manque d'orientations précises. Ceux-ci regrettent notamment l’absence de calendrier et de chiffrage pour les revalorisations promises, bien que la concertation doive se conclure à la mi-juillet.
Mardi, les praticiens hospitaliers avaient rendez-vous avec Nicole Notat (qui pilote le Ségur) et son équipe. Alors qu’ils attendaient enfin des réponses à leurs revendications salariales, la dizaine de syndicats de praticiens présents aux négociations ont indiqué dans un communiqué commun être sortis de cette réunion sans qu’« aucune mesure concrète de revalorisation ou d'amélioration des carrières médicales, ni calendrier [n'aient] été avancés par les pouvoirs publics ». « En conséquence, les organisations syndicales des personnels médicaux ont décidé de quitter la séance avant son terme et de proposer leur propre document de travail destiné à être la base d'un protocole d'accord avec les pouvoirs publics », poursuit le communiqué.
« Il n'y a rien de concret »
« Nous sommes partis au bout d'une heure », a précisé à l'AFP le Dr Rachel Bocher, présidente de l'Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH), « très déçue » de cette « réunion pour rien ». Selon la responsable syndicale, un document, du même type que le « projet d'accord » présenté vendredi aux syndicats des personnels non médicaux, a certes été remis aux médecins mardi matin, mais sans « date ni chiffrage ». « C'est un brouillon, on ne peut pas négocier sur un truc pareil », a-t-elle insisté, espérant « que la prochaine fois Olivier Véran soit là avec une enveloppe budgétaire ».
Pour l'heure, « il n'y a rien de concret », a confirmé le Pr Norbert Skurnik, président de la Coordination médicale hospitalière. « On n'a pas claqué la porte, mais on est parti de cette réunion pour montrer notre mauvaise humeur », a-t-il précisé.
Une hausse de 300 euros par mois pour les internes réclamée
Dans leur document de travail, dont l'AFP a obtenu copie, les syndicats de médecins hospitaliers réclament une augmentation de salaire immédiate de 300 euros net mensuels pour les internes de médecine. Ils demandent par ailleurs une forte revalorisation salariale au 1er septembre pour l'ensemble des médecins hospitaliers, avec 5 000 euros net en début de carrière (contre 3 754 euros net actuellement) et 10 000 euros net en fin de carrière (contre 6 383 euros net aujourd'hui).
(Avec AFP)
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