Sur les pesticicides, l’ex-ministre de l’Ecologie de Hollande critique vertement le gouvernement

Publié le 20/05/2015

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"La communication présentée ce matin en Conseil des ministres est en recul par rapport au vote, le 19 mars, par l'Assemblée nationale de l'interdiction de toutes les substances néonicotinoïdes". C’est l’ex ministre de l’Ecologie de François Hollande qui le déplore, alors que le gouvernement n'a finalement pas décidé d'un moratoire pur et simple sur les néonicotinoïdes, réputés toxiques, notamment pour les abeilles et sans doute pour l’homme, préférant de prudentes expérimentations. Dans un communiqué, Delphine Batho regrette qu'"il y aura deux catégories de territoires: l'immense majorité de ceux où ces substances dangereuses pour les abeilles et la biodiversité continueront d'être utilisées, et quelques expériences locales où il en sera différemment". "L'Etat n'inventerait-il pas ainsi une forme d'apartheid écologique? Ce n'est pas notre conception de la République, où la loi doit être la même pour tous les territoires et où la biodiversité doit être protégée partout", se demande la députée des Deux-Sêvres.

A son initiative et à celle du cardiologue Gérard Bapt, l'Assemblée nationale avait en effet voté le 19 mars, contre l'avis du gouvernement, l'interdiction à compter de janvier 2016 des produits phytosanitaires de la famille des néonicotinoïdes. Mais, au motif notamment que "le cadre européen ne permet pas une interdiction stricte", l’actuelle ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, s’y était montrée défavorable.

Sur ce dossier -un des chevaux de bataille des médecins d’Alerte des Médecins sur Les Pesticides (AMLP)-, Gérard Bapt est moins sévère que sa collègue députée. Le député de Haute Garonne voit en effet dans l'annonce gouvernementale en vue d'une extension du moratoire européen "une avancée", même s'"il reste à mener la bataille européenne".



Source : lequotidiendumedecin.fr