Surexposition aux écrans

Par
Publié le 30/04/2018
Article réservé aux abonnés

On estime que dans 20 % des foyers la télévision est allumée en permanence, et de plus en plus d’enfants surexposés aux écrans développent des troubles similaires à ceux de la sphère autistique. La Dr Anne-Lise Ducanda-Kerhoz (médecin de PMI en Essonne et membre du collectif surexpositions écrans, le Cose) a rapporté son expérience de terrain depuis 16 ans. Elle assure qu’elle voit de plus en plus d’enfants qui ne répondent plus à leur prénom et vivent dans leur bulle lorsqu’ils sont surexposés aux écrans (de 4 à 5 heures par jour). Ils ont des retards de développement cognitif, de langage.

Or, ces symptômes disparaissent quand les écrans sont supprimés. Plus l’enfant est petit et plus le changement est rapide. L’enfant a en effet besoin d’interactions humaines pour apprendre et non de se retrouver seul devant un écran.

Des études sont encore nécessaires pour valider scientifiquement l’existence de ce lien entre surexposition aux écrans et troubles d’allure autistique. En attendant, la Dr Anne-Lise Ducanda-Kerhoz conseille d’intégrer la question des écrans dans l’interrogatoire, d’étudier avec les parents la faisabilité d’un sevrage d’écrans pour l’enfant, et d’enrichir les interactions enfant-environnement (parler, jouer, sortir…) : cela n’entraîne aucune perte de chance pour l’enfant.

Plus de 2 heures par jour !

L’étude Inca 2 réalisée par l’Anses a montré que les enfants âgés de 3 à 10 ans passaient en moyenne 2 h 12 min par jour devant un écran (télévision, ordinateur, console de jeu). Or, en France, le comité d’experts spécialisés de l’Anses recommande moins d’une heure en continu pour les enfants de moins de 5 ans et moins de deux heures pour les enfants âgés de 6 à 17 ans.

Les effets délétères des écrans ont été montrés dans de nombreuses études : obésité, troubles des fonctions cognitives, retards de langage, troubles de la socialisation.

C. F.

Source : Le Quotidien du médecin: 9661