Ténor : maître et disciple

Publié le 29/04/2001
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L ES concerts en France du vétéran Sonny Rollins sont assez rares pour être signalés (1). A 70 ans, le saxophoniste-ténor a, depuis très longtemps, marqué son territoire musical : un zeste de jazz moderne, dont il fut un artisan, une pointe de hard bop, d'où il est issu, et, surtout, beaucoup de références aux musiques des îles de la Caraïbe. Son dernier album, « This is What I do » (Milestone/Warner Jazz), paru à l'automne dernier, résumait parfaitement ce cocktail, qui est servi aux fans depuis maintenant plus de 30 ans. Certains auront apprécié le mélange, d'autres auraient préféré que cette dernière grande figure du jazz vivant dépasse les frontières de l'attendu et mette tout le poids de sa stature et de sa renommée dans la quête d'une musique moins évidente. Pour cela, il faut se replonger dans le passé de Sonny Rollins, et réécouter deux authentiques chefs d'œuvre : « The Bridge » et « What's New » (RCA Victor/BMG), enregistrés entre janvier et mai 1962. Le premier, dans lequel on retrouve déjà Bob Cranshaw (basse), marque le retour du saxophoniste après une éclipse de près de trois ans ; le second dévoile son premier intérêt pour les musiques latines et caribéennes.

Les années 1990 ont vu éclore toute une génération de jeunes saxophonistes-ténor, dont certains - Joshua Redman, James Carter, Ravi Coltrane - ont réussi à s'imposer. Chris Potter, contemporain de ces stars d'aujourd'hui, et qui est la révélation de ce début de siècle, a préféré attendre d'avoir atteint la trentaine pour enregistrer son premier disque, « Gratitude » (Verve/Universal Jazz), dans lequel il rend un hommage musical à ses pairs : John Coltrane, Joe Henderson, Sonny Rollins, Lester Young, Wayne Shorter, Coleman Hawkins, Charlie Parker ou encore Ornette Coleman. Des remerciements qui correspondent bien à la personnalité de ce jazzman américain, ancien accompagnateur de Dave Douglas (trompette), Dave Holland ou Steve Swallow (basse), et très recherché en studio par des leaders comme Brad Mehldau (piano), John Scofield (guitare) ou encore Jack DeJohnette (batterie). Un CD splendide, très mature au niveau des compositions et d'une grande sobriété et expressivité dans le jeu instrumental. A découvrir absolument (2).

Olympia,  2 mai, 20 h 30.
New Morning (01.45.23.51.41), 3 mai, 21 h.

PENNEQUIN Didier

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6908