L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) tire la sonnette d’alarme. En Corée, le système de santé, en l’espace de trente ans, est devenu l’un des plus performants de la zone OCDE. Mais il s’appuie trop sur les hôpitaux et pas assez sur le système de soins de premier recours, conclut un rapport publié fin février (1). « Depuis 2002, les dépenses de santé de la Corée progressent à un rythme de près de 8 % par an, soit plus du double de la moyenne annuelle de la zone de l’OCDE, de 3,6 %. Cette évolution tient en grande partie à un recours excessif aux hôpitaux. La Corée compte 55 hôpitaux par million d’habitants et 8,3 lits pour 1 000 personnes, ce qui, par rapport à la taille de sa population, est bien supérieur aux chiffres relevés dans la majorité des pays de l’OCDE. » Pis : la qualité des soins dispensés en Corée, malgré de lourds investissements en équipement hospitalier, n’a pas énormément progressé. « En 2009, on comptait 127,5 admissions à l’hôpital de Coréens souffrant de diabète non contrôlé pour 100 000 habitants, soit plus du double de la moyenne de la zone de l’OCDE, qui est de 50,3. De plus, une fois admis à l’hôpital, les patients coréens sont susceptibles d’y séjourner plus de deux fois plus longtemps que la moyenne des pays de l’OCDE, de neuf jours. » À court et moyen terme, l’OCDE prévoit un accroissement des dépenses de santé en Corée, du fait de la plus forte augmentation de la population âgée de toute la zone OCDE. Aussi, l’augmentation du tabagisme et de l’obésité devrait peser dans les dépenses de santé. Pour faire face à ces nouvelles dépenses, la Corée devra développer son système de soins primaire, « en assurant un soutien financier plus important pour les services de soins préventifs et de conseil aux patients offerts dans les dispensaires de quartier, et en faisant en sorte que les médecins soient moins tributaires des opérations de petite chirurgie et des tests diagnostiques pour maintenir leur revenu ». L’OCDE recommande également de rémunérer les hôpitaux « en fonction du degré d’adéquation des services qu’ils fournissent », et en introduisant la tarification à l’activité. L’OCDE préconise également la démocratisation de la culture de la qualité, en généralisant la certification des établissements, en développant la formation continue à l’intention des professionnels de santé, et en communiquant sur les modes opératoires cliniques.
Corée
Trop d'hôpital tue l’hôpital
Publié le 26/03/2012
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Source : Décision Santé: 283
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