VOS MALADES ONT LU
PAR LE Dr DOMINIQUE BRILLAUD
« Intimité Santé », n° 32
Avant tout « facteur de stress », l'ordinateur « accentue les troubles visuels », donne des maux de tête, des douleurs cervicales, des crampes ; il peut être à l'origine de syndrome du canal carpien et favoriser les troubles circulatoires des membres inférieurs et l'obésité. Cette merveilleuse machine qui devient un compagnon de tous les jours, voire de toutes les heures, pour un nombre grandissant de personnes, pourrait nous faire du mal ? « Intimité Santé » précise cependant que « ce n'est pas l'ordinateur en soi qui est dangereux, mais plutôt l'usage que l'on en fait ». Autrement dit, il ne faut point abuser des bonnes choses, et avant que d'en arriver aux anti-inflammatoires, aux collyres ou à la correction chirurgicale d'un canal carpien, mieux vaut s'occuper de travailler dans de bonnes conditions, précisées par la revue en encadré, faire des pauses et limiter la durée des séances.
La télévision elle-même ne nous veut pas que du bien, comme le précise la revue à la page suivante : elle risque de transformer enfants et adultes en « couch potatoes » (patates de canapé), en mauvais dormeurs, voire en insomniaques, de les déstabiliser plus ou moins gravement du fait de la violence si banale, d'en faire des drogués « au bord de l'overdose cathodique ». Là encore, c'est de bon usage qu'il est question.
Poser le verre
« Pleine Vie », mai
L'ordinateur n'est tout de même pas en passe de dépasser l'alcool, comme objet de dépendance. « Pleine Vie » confie à ses lecteurs que « la France demeure dans le peloton de tête des plus gros consommateurs d'alcool des pays de l'Union européenne ». Et les dégâts effectués sont toujours ravageurs : cur, vaisseaux, foie, sexualité, système nerveux, bouche, larynx, sophage, estomac, pancréas, os, muscles peuvent tous pâtir gravement de l'abus d'alcool, souligne la revue, qui évoque aussi les dangers immédiats d'accidents, le rebond dépressif après l'euphorie initiale, les risques d'associations avec divers médicaments. La menace pèse plus fortement encore sur les femmes et n'épargne pas les lecteurs spécifiques de la revue, soit les retraités. Quant au fameux paradoxe français, il s'efface au-delà de deux ou trois verres de vin quotidiens.
A l'alcool-dépendance, aisément diagnostiquée à l'aide d'un miniquestionnaire, ne peut s'opposer que l'abstinence, avec l'aide d'un médecin, d'une association d'anciens buveurs ou/et de centres spécialisés : « Environ 30 % des patients n'ont pas repris leur consommation d'alcool » au bout d'un an, ce qui n'est déjà pas si mal.
Riches essais sur personnes pauvres
« La Recherche », mai
« Les nouveaux cobayes de la recherche médicale » fournissent à « la Recherche » une bien belle couverture, pleine de couleurs, grâce à une jeune mère africaine souriante, portant son bébé sur le dos. L'article est moins réjouissant : il fait le point des controverses en cours autour des essais cliniques réalisés par les pays occidentaux dans les pays pauvres. Faut-il s'en tenir à la déclaration de Helsinki et aux règles appliquées en pays riches, c'est-à-dire en particulier faire bénéficier tout patient « du meilleur traitement », informer de façon à obtenir un consentement éclairé ? Faut-il amender cette déclaration en fonction des conditions sanitaires et économiques des pays pauvres ? Faut-il se contenter de l'accord des autorités locales, souvent beaucoup moins regardantes sur l'éthique que celles des pays riches ? Si ces questions se sont posées et se posent encore de façon aiguë à propos des essais américains, mais aussi français, sur les traitements du SIDA, elles sont d'autant plus fondamentales que la tendance est actuellement pour divers organismes de pays riches à aller effectuer des essais dans des pays où ils reviennent moins chers, notamment pour des raisons qui tiennent à une éthique moins contraignante. Les droits de l'homme sont censés être universels, mais l'universalisme éthique n'a pas que des défenseurs.
Irremplaçables protéines
« Cur et Santé », n° 124
L'alimentation contribue en bonne partie à assurer la santé de notre cur et de nos vaisseaux, et à limiter les dégâts en cas de pathologie cardio-vasculaire. Ce qui explique l'importance qu'accorde la revue de la Fédération française de cardiologie à la nutrition. Dans son dernier numéro, « Cur et Santé » offre à ses lecteurs un dossier sur les protéines, ces « nutriments vitaux » : que font-elles dans notre organisme, de quoi sont-elles constituées, quels sont les aliments susceptibles de combler les besoins de l'organisme, comment les associer de façon harmonieuse sans déséquilibre lipidique, en particulier, autant de questions qui méritent des réponses circonstanciées, des tableaux chiffrés et des photos appétissantes. Restait à s'adresser à différentes couches de population aux besoins spécifiques : femmes enceintes et allaitantes, bébés et petits enfants, personnes âgées, sportifs, insuffisants rénaux, parents d'enfants atteints par la phénylcétonurie... Aux végétariens, la revue donne quelques conseils qui devraient leur assurer équilibre protéique et confort digestif, tandis que les végétariens sont incités à abandonner un régime qui « expose à des risques de carences difficiles à prévenir ».
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